Ce dimanche 15 septembre, le collectif "Sauvons les berges du Suzon" s'est une nouvelle fois rassemblé. Le tribunal administratif de Dijon a annulé la cession de l'espace au promoteur immobilier, mais la mairie a fait appel de la décision.
C'est un bras de fer qui dure depuis deux ans entre le collectif Sauvons les berges du Suzon et la mairie de Dijon, et qui n'est pas près de s'arrêter. Les défenseurs de cet espace naturel pensaient pourtant avoir fait le plus dur, lorsque le tribunal administratif de Dijon déclarait annuler la délibération du conseil municipal concernant la cession des berges du Suzon au promoteur immobilier. Mais la Ville de Dijon a finalement fait appel de la décision.
"C’est un entêtement de leur part", dénonce Mathilde Mouchet, membre du collectif. "Depuis deux ans, nous démontrons toute la biodiversité du terrain. Tout ce poumon vert, ce dernier grand espace naturel en ville est menacé. C’est un îlot de fraîcheur important pour les habitants et pour toute cette biodiversité qui est préservée."
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Une porte japonaise à l'entrée du lieu
Le collectif a donc décidé de se rassembler ce dimanche 15 septembre. Au-delà des prises de parole et des quelques activités mises en place, un torii a symboliquement été érigé. "C'est un portail traditionnel japonnais qui marque l’entrée dans un lieu naturel et incite au respect de la nature et du lâcher prise. Cela marque le respect des êtres vivants, de la faune et de la flore. Et puis ça rappelle le jardin japonais à proximité", explique Andrée Dejeu, membre du collectif.
C’est le signe d’un manque de dialogue sur la question de l’urbanisation, l’artificialisation de la ville.
Andrée DejeuMembre du collectif
Andrée habite tout près des berges. Pour elle, il est inconcevable de voir cet endroit disparaître. "C’est un espace de végétation, nous l’entretenons. Quand je descends la rue, j’ai une bouffée de fraîcheur quand je passe le long des berges et je me dis que si c’est rempli d’immeubles et de maisons, ce ne serait pas une bouffée de fraîcheur que j’aurais, mais une bouffée de chaleur."
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Je suis un peu choquée de cette décision, c’est continuer dans une procédure sans fin.
Andrée DejeuMembre du collectif
Andrée et les autres membres du collectif espèrent bien remporter ce bras de fer qui dure depuis deux ans. "On sent bien que pour la mairie, il faut construire. L'argument étant le besoin de logements, que nous sommes des bobos un peu marginaux qui ne prennent pas en compte les besoins réels de la population. On veut montrer qu’on est des personnes comme tout le monde."