Ce père de famille souffre d'une leucémie. Il était en attente depuis six mois d'une greffe de moelle osseuse quand il a appris qu'un donneur compatible avait été trouvé.
La bonne nouvelle est arrivée il y a quelques jours : Marc Bureau devrait pouvoir être greffé. Ce jeune père de famille, qui habite en Saône-et-Loire, est hospitalisé à Dijon car il souffre d'une leucémie. Ce cancer touche la moelle osseuse, qui produit certaines cellules sanguines. Une greffe de moelle représente son espoir de guérison, qui pourrait se concrétiser début février.
6 mois d'angoisse
"Le responsable des greffes m'a dit : "on a potentiellement trouvé - ça reste toujours potentiellement - quelqu'un pour vous", narre Marc Bureau. Maintenant on va essayer de contacter cette personne. Est-ce que cette personne est toujours viable ? Est-ce qu'elle n'a pas eu des maladies qui feraient en sorte qu'elle ne pourrait plus donner ? Ou qu'elle ait déménagé, qu'elle n'ait jamais donné sa nouvelle adresse et qu'on ne puisse pas la contacter... Ça reste toujours en suspens."
Avec Marc Bureau, en attente de greffe, Isabelle Bureau, sa soeur, et le Pr Denis Caillot, chef du service hématologie au CHU de Dijon / Reportage d'Anne Berger, Marianne Cazaux et Rachel Nectoux
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Une greffe, ce sera la fin de 6 mois d'angoisse pour lui et ses deux soeurs, Isabelle et Nathalie. Elles bataillent de leur côté pour sensibiliser à l'importance de ce don encore méconnu. Dons, tractage de plaquettes d'information, réunions : elles étaient prêtes à remuer ciel et terre pour sauver leur frère.
"La frustration de ne pas être compatible"
"Il y avait deux possibilités : soit le regarder en espérant que le destin soit avec nous, soit de contribuer à faire quelque chose, souligne Isabelle. J'ai préféré choisir la deuxième solution. Il y a eu aussi la frustration de ne pas être compatible pour pouvoir l'aider, ce qui aurait bien simplifié les choses. "
Pour que la greffe aient le plus de chance de prendre, il faut en effet une correspondance la plus haute possible entre les antigènes des leucocytes humains (HLA) du donneur et ceux du receveur. Même avec des parents identiques, cette compatibilité n'est pas assurée. "Si vous avez une fratrie de quatre enfants, vous avez une chance sur deux d'avoir un donneur compatible", souligne le professeur Denis Caillot, chef du service hématologie du CHU de Dijon.
Trop peu de donneurs français
Reste alors une solution : parcourir les listes internationales qui regroupent les donneurs mobilisables. "Avec l'ensemble de ces listings où sont inscrits des centaines de milliers de donneurs bénévoles, on a une chance non négligeable, quand on habite dans un pays dit européen, de pouvoir trouver un donneur HLA identique pour envisager une greffe", poursuit le médecin.
Dans le cas de Marc, c'est un donneur allemand qui lui permettra peut-être de guérir. Rien d'étonnant : Outre-Rhin, les donneurs de moelle osseuse sont 10 fois plus nombreux qu'en France, où ils ne sont que 270 000. Le combat de Marc contre la maladie n'est pas terminé. Celui de ses soeurs, non plus.