L'éleveur qui avait laissé mourir de faim ses animaux a comparu devant le tribunal en septembre à Dijon. Le délibéré a été rendu ce vendredi 15 novembre. Il écope de six mois avec sursis.
Le délibéré du procès de l'éleveur de Maligny a été rendu ce vendredi. L'éleveur est condamné à six mois de prison avec sursis pour délit de mauvais traitement. La peine est conforme aux réquisitions du Parquet mais l'éleveur échappe à la mise à l'épreuve assortie d'une obligation de soins qui avait été demandée. Par ailleurs, il est relaxé sur les 33 contraventions de privation de nourriture.
L'éleveur écope aussi de peines complémentaires. Il aura l'interdiction d'exercer cette profession pendant cinq ans. Contrairement aux réquisitions du Parquet, il n'a pas été condamné à une interdiction de détenir des animaux à titre personnel. Plusieurs associations de défense animale se sont portées partie civile dans cette affaire. Il devra leur payer des indemnités pour préjudice moral.
Le rappel des faits
L'éleveur de Maligny (Côte-d'Or) avait été interpellé en mars dernier. Après le signalement d'associations de protection animale, la gendarmerie avait découvert à son élevage une vingtaine de chiens morts, faute de soins. Une trentaine d'animaux avaient été recueillis par des associations, dont l'association "Respectons !".Situation personnelle difficile
Au procès, en septembre dernier, le prévenu avait évoqué un engrenage. En juin 2018, sa femme avait été victime d’un AVC et quelques mois plus tard sa petite fille était née. L'éleveur n'arrivait plus à gérer entre les allers-retours au CHU et la gestion de son élevage. Devant le juge, l'homme a refusé de reconnaître la maltraitance. Il a expliqué qu'à défaut de pouvoir nourrir ses chiens tous les jours, il avait acheté des croquettes plus riches en protéines qui leur apportent les apports nutritionnels nécessaires."Je les aimais mes chiens", ajoute-t-il. Alors, comment expliquer qu’on trouve des chiens morts, à côté des vivants dans les box ? Lui ne l’explique pas, comme s’il ne comprenait pas. L'expert-psychiatre qui avait examiné le prévenu en août dernier, a reconnu que "son discernement était altéré au moment des faits, et qu'il n'avait plus la capacité de réagir de manière adaptée."