Manger sous la pluie ou dans sa voiture : à Dijon, la galère des pauses déjeuner en période de Covid-19

Avec les tables des restaurants condamnées par l'épidémie de Covid-19, ceux qui marquent une pause à midi dans leur travail ou leurs courses doivent redoubler d'anticipation. Sur les trottoirs par 1°C ou dans leurs voitures, des Dijonnais nous ont expliqué comment ils adaptent leurs repas.

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Le midi à Dijon, le sandwich est roi. Pour les employés et les flâneurs en quête d'un déjeuner à l'extérieur, il reste la solution la plus pratique : dans le centre-ville comme dans les centre commerciaux, les restrictions sanitaires liées à l'épidémie de la Covid-19 ont contraint les restaurateurs à ne plus accueillir de public sur place et à condamner leurs tables et terrasses.

Dans un centre commercial dijonnais, les chaises restent posées à l'envers sur les tables à l'heure du déjeuner. Devant elles, nombreux sont les visiteurs qui savourent leurs sandwiches debout, par groupe de deux ou trois.

Tenter de déjeuner au chaud

À l'étage de la galerie commerciale cependant, une dizaine de personnes tentent discrètement de déjeuner assis par terre. Là, les restaurants fermés ont transformé ce coin en cul-de-sac tranquille où plus aucun promeneur ne circule pour ses emplettes. Josette et Denise suivent le mouvement : ces deux sœurs venues de Chagny (Saône-et-Loire) pour une journée shopping viennent de se procurer un sandwich et s'asseyent par terre.

"On ne sait pas si on se relèvera ! ironise Josette, en tailleur, en déballant son repas. Elle et sa sœur savaient à quoi s'attendre : "On savait que nous allions devoir improviser pour la pause déjeuner, que les tables des restaurants allaient être condamnées. (...) Ça ne nous a pas fait reculer, on avait besoin d'une sortie. Chacun s'adapte, on fait comme on peut."

À côté, Jeanne et Doriane terminent de déjeuner. Comme leurs voisines de "table", les deux amies sont venues faire quelques achats. "On devait se retrouver pour manger ce midi mais on s'est pas trop organisées. Vu qu'il y avait des gens qui mangeaient ici, on s'est assises là," confie Jeanne, juste avant d'être interrompue par la sécurité. Pour éviter l'attroupement, celle-ci leur demande de se mettre debout et d'aller manger plus loin. "C'est la deuxième fois qu'ils nous demandent de partir, avoue Doriane. On comprend que c'est pas autorisé, mais on pensait avoir quelques minutes de répit."

Les habitués s'adaptent

Habitués des lieux, Clara, Inès, Louis, Lila et Axel, ne tentent plus de manger à l'intérieur. Installés sur la terrasse extérieure déserte d'un restaurant, ils jettent des miettes de leurs sandwiches aux pigeons. "On vient minimum deux fois par semaine," explique Inès, élève en terminale au lycée voisin Charles-de-Gaulle, comme ses amis. Chaque midi, la bande se débrouille pour trouver à manger.

Avant l'épidémie, on mangeait au lycée quasiment tous les jours. Aujourd'hui, on alterne entre le self du lycée, la boulangerie d'à côté et le Lidl. On s'adapte !

Clara, lycéenne en terminale à Dijon

"C'est devenu assez difficile de manger au self, parce qu'une table sur deux a été condamnée. Du coup, ça entraîne une file d'attente et une concentration de personnes importantes. C'est pas génial niveau Covid," ajoute Lila.

Julien et Vanessa ont aussi privilégié l'extérieur. "Nous, on reste sages," sourit Vanessa, tout près de l'entrée du centre commercial. Elle retrouve régulièrement son compagnon, qui travaille "à 40 mètres de là", pour déjeuner. En tant normal, ces trentenaires dijonnais s'accordent une pause autour d'une table d'un restaurant, à l'intérieur. "Maintenant, on se prépare davantage à manger à l'avance ou - comme vous voyez - on se prend un sandwich qu'on mange dehors," glisse Julien. "Parfois, on a vraiment besoin de prendre l'air," complète Vanessa.

"Avant le confinement, je venais me chercher à manger tous les midis, c'est pas loin," raconte Mathis, qui travaille dans la zone d'activité tout prêt du centre commercial. Depuis, le jeune homme doit faire des aller-retour pour déjeuner à son domicile le midi. Aujourd'hui, il retourne exceptionnelement manger avec sa maman, venue d'Auxerre. "Comme le voyage allonge sa pause, il termine plus tard sa journée et se retrouve bloqué par le couvre-feu," soupire Laurence, alors qu'une pluie fine commence à rabattre les mangeurs vers des abris.

Qu'importe les précipitations, Aurélie et Annie mangent dans leur voiture, garée sur le parking. La mère et la fille, qui travaillent tout près l'une de l'autre, se retrouvent au centre commercial une fois par semaine pour déjeuner ensemble.

En temps normal, Aurélie prépare son repas à l'avance et déjeune à même l'agence bancaire où elle travaille, où une salle "limitée à 6 personnes" est prévue pour les pauses de midi. "Avec le temps qu'il fait, c'est pas terrible je l'accorde. Mais on se plaint pas et on s'adapte," confie Aurélie entre deux bouchées de pain.

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