À Dijon, la rédaction de France 3 a constaté qu'il n'était pas si facile de se procurer des masques chirurgicaux anti-covid. Le tout dans un contexte de rebond épidémique, alors que de plus en plus d'entreprises et de services demandent à remettre le masque dans les espaces fréquentés.
13,20 euros la boîte de 10 masques chirurgicaux anti-covid. La facture est salée, dans cette station-essence du centre de Dijon. Mais nous n'avons pas le choix : c'est la seule enseigne que nous avons trouvée pour acheter des masques à l'improviste.
Des masques plus difficiles à trouver qu'en 2020
C'est vrai que l'on s'y est pris à la dernière minute : à l'occasion d'un rendez-vous au CHU, on se rappelle soudainement, avant de franchir l'entrée, que l'hôpital est l'un des seuls lieux où le masque reste obligatoire. Vite : remonter en voiture et trouver des masques avant d'être en retard. "Rien de plus simple", se dit-on : ce bout de tissu bleu ou blanc est devenu, ces deux dernières années, un bien de première nécessité comme un autre.
Sauf que ce n'est pas si évident. Premier arrêt dans une supérette : "D'habitude on a des masques... Mais là, il n'y en a plus", lâche le gérant désolé. Sur le trottoir d'en face, un bureau de tabac. On se souvient qu'il était possible d'acheter des masques quasiment partout au plus fort de la pandémie, alors on pousse la porte. "Des masques ? Non, on a arrêté d'en vendre... Ni en boîte ni à l'unité." Pas de chance. Et pas de pharmacie à l'horizon dans le quartier. L'autre enseigne la plus proche, c'est la station-essence de la place du 30 octobre. On tente. Et là, miracle : "Oui, on a des masques ! Juste derrière vous, au fond du magasin." On s'empare de la boîte, ravie... Jusqu'à ce que l'on jette un œil au prix. 13,20 euros, vraiment ?
Des prix très variables selon l'endroit où l'on achète les masques
Face à l'heure de notre rendez-vous qui approche à grands pas, nous repartons tout de même avec la boîte de 10 masques à 1,32 euros l'unité. Non sans se poser une question : c'est normal, un prix si élevé ?
Pour le savoir, nous regardons ce que proposent les grandes enseignes. Carrefour, Géant Casino, Leclerc : ces trois géants de la grande distribution vendent tous des masques, et à des prix dérisoires en comparaison. Moins de cinq euros la boîte de 50 chez Carrefour et Leclerc, et même moins de trois euros les 50 masques chez Casino.
De plus, à l'hypermarché de la Toison d'Or, les masques que nous voyons sur les étalages sont "made in France", tandis que les masques achetés au prix fort en station-service ont été fabriqués en Chine...
À noter toutefois : le prix des masques, qui était encadré par décret au début de la pandémie, ne l'est plus depuis le 11 janvier 2021. Avant cela, le prix d'un masque jetable ne pouvait pas dépasser 0,95 centimes d'euros.
Pas d'alerte pénurie pour le moment, mais le port du masque est de nouveau conseillé
Et dans les pharmacies ? Globalement, les prix sont similaires aux tarifs des hypermarchés. Dans le quartier des Allobroges, une pharmacie nous propose une boîte de 50 masques pour cinq euros. Mais du côté de la Toison d'Or, nous tombons sur une autre pharmacie... en rupture de stock : "Effectivement, nous n'avons plus de masques, et lors de notre dernière commande, le fournisseur qui nous fournit en divers produits pharmaceutiques ne nous a envoyé que trois boîtes."
Une pénurie de masques se profilerait-elle ? Contacté, le syndicat des pharmaciens de Côte-d'Or dit ne pas avoir eu d'alerte jusqu'à présent. L'exemple de la pharmacie en rupture de stock est peut-être un cas isolé. Quoi qu'il en soit, la demande pour des masques jetables risque d'augmenter dans les prochaines semaines : la France est entrée dans la septième vague de l'épidémie, les contaminations repartent en flèche et davantage de malades covid sont admis à l'hôpital.
En outre, il est de nouveau recommandé (mais pas obligatoire) de porter le masque dans les lieux fréquentés. Mardi 28 juin, la Première ministre Elisabeth Borne a demandé aux préfets et autorités sanitaires d'encourager le port du masque "dans les lieux de promiscuité et espaces clos", en particulier "les transports en commun". Une recommandation relayée, entre autres, par la SNCF et le réseau de transports Flixbus.