Installée face au monument aux morts de Dijon (Côte-d'Or), une stèle numérique répertorie les noms de 3 226 Dijonnais "morts pour la France". Cet outil de mémoire, accessible à tous et à toute heure, a été inauguré ce vendredi 3 mars par Patricia Miralles, secrétaire d'État chargée des anciens combattants.
Une "stèle numérique" ? Le terme peut sembler un brin anachronique et pourtant ! L'écran tactile répertorie les noms des Dijonnais morts pour la France. Il complète ainsi le monument aux morts qui lui fait face, sur lequel aucun nom n'est inscrit. Mis en service en novembre dernier, le dispositif digital a été inauguré ce vendredi 3 mars par Patricia Miralles, secrétaire d'État chargée des anciens combattants et de la Mémoire.
3 226 Dijonnais "morts pour la France"
"Le projet a débuté en 2020, explique Laurent Cessin, animateur de l'architecture et du patrimoine à la ville de Dijon. L'UDAC (Union départementale des associations de combattants et de victimes de guerre) souhaitait un monument pour répertorier les Dijonnais qui ont reçu la mention honorifique de Morts pour la France." Les réflexions ont abouti à la création d'une stèle numérique. Actuellement, les noms de 3 226 femmes et hommes tombés pendant les 1ère et 2ème guerres mondiales sont intégrés dans l'outil.
Nous avons voulu transmettre aux jeunes Dijonnais, par un moyen de communication moderne, la longue liste de nos héros.
Jean Lecrignysecrétaire général de l'UDAC
En quelques clics, l'utilisateur peut consulter la fiche d'une personne. Elle contient le nom, le lieu et la date de naissance, ainsi que le lieu et la date du décès. "L'intérêt de ce monument numérique est de pouvoir l'alimenter avec des nouveaux noms. Petit à petit, nous allons ajouter les personnes "mortes pour la France" en Indochine, en Algérie et dans des opérations extérieures." ajoute Laurent Cessin.
400 utilisateurs en février
Ce travail est le fruit d'une collaboration entre les différents services municipaux : les archives, la direction numérique et la direction de la valorisation du patrimoine. L'aspect technique a été confié à une start-up dijonnaise : "C'est la première fois qu'on installe ce type de dispositif, raconte Stéphane Valcauda, directeur d'Aji Digital. On a dû trouver une solution pour alimenter la stèle en la reliant au réseau d'éclairage public." La stèle fonctionne avec des batteries qui se rechargent la nuit quand les lampadaires sont allumés.
De cette manière, l'écran tactile est accessible 24/24h et 7/7j. "Nous avons voulu que ce lieu de mémoire soit ouvert à toutes et tous", déclare Jean-Philippe Morel, adjoint au maire de Dijon en charge des anciens combattants. Depuis sa mise en service, les Dijonnais se sont déjà appropriés la stèle numérique : "En février, prés de 400 clics ont été recensés avec une moyenne de navigation de plusieurs minutes", se satisfait Jean-Philippe Morel.