"On n'est pas à l'abri d'un accident" : à Dijon, les militants anti-nucléaire réclament la sortie du nucléaire

Ce vendredi 12 mars, une quinzaine de personnes ont manifesté pendant près d'une heure sur la place Darcy, de Dijon. Militants, associatifs ou politiques, ils continuent de réclamer la sortie du nucléaire et entendent agir sur les choix du gouvernement.

Ils ne sont qu'une quinzaine mais sont déterminés à faire entendre leur voix. Ce vendredi 12 mars, et comme tous les mois, les membres du réseau "sortir du nucléaire 21", accompagné par des militants d'ONG à l'instar de Greenpeace, se mobilisent pour une nouvelle "Vigie". Une manifestation visant à sensibiliser sur leur volonté de sortir du nucléaire. Ce mois-ci, la date du vendredi 12 mars n'a pas été choisie au hasard. 

Réunis pour commémorer les dix ans de la catastrophe de Fukushima...

"Hier (le jeudi 11 mars), c'était l'anniversaire des dix ans de Fukushima, explique Jean-Marc Convers, organisateur de l'événement et membre de l'association les Amis de la Terre. Pourtant la catastrophe n'est pas terminée. Le gouvernement japonais veut relacher l'eau radioactive qu'ils ont stocké dans des énormes citernes, dans la mer. A ce moment-là, la France avait entrepris des travaux de protection nucléaire mais ils ne sont toujours pas terminés par EDF. "

"Les accidents, il y en a toujours eu et il y en aura toujours, complète Benoit Broussolle, militant Greenpeace. On espère que ça ne se reproduire pas, mais on n'est pas à l'abri d'un accident. Le nucléaire est quelque chose de trop dangeureux pour que l'on joue avec." 

En plus de commémorer le passé, les manifestants entendent agir sur le futur. Parmi leurs revendications, ils demandent l'abolition des armes nucléaires ainsi que la signature de la France du TIAN, le traité d'interdiction des armes nucléaires. 

... et en finir avec le nucléaire

Ce traité, proposé par l’ICAN (Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires) est entré en vigueur en janvier 2021, signant une première victoire pour les militants. Toutefois, ces derniers en attendent davantage de la part du gouvernement français qui, comme la Grande-Bretagne ou les Etats-Unis, n'a pas encore ratifié le traité. 

"Nous voudrions que la France le signe pour montrer qu'elle envisage le désarmement nucléaire, même s'il y a des étapes pour y arriver", milite Dominique Lalanne, physicien nucléaire et combattant du nucléaire depuis près de trente ans.

Si Dominique mène cette bataille depuis de si longues années, c'est qu'il est convaincu de la dangerosité de ces armes nucléaires. "Nous avons en permanence 96 bombes qui sont en état d'alerte et qui pourraient être mises en service sur une ville en quelques minutes. On ne peut pas continuer de rester dans cet état d'insécurité mondiale extraordinairement fort. C'est pour cela que nous demandons l'abolition des armes nucléaires", clame celui qui fut également directeur de recherche au CNRS (centre national de recherche scientifique).

"On essaie de faire notre travail de citoyen et de lanceur d'alerte. Depuis janvier 2020, on fait des vigies pour sensibiliser à la fois nos élus, les citoyens mais aussi la direction du CEA Valduc, développe Jean-Marc Convers, membre du collectif Les Amis de la Terre. Chaque combat est toujours long. Il y a des marches avants et des marches arrières. Ce n'est pas un combat quotidien mais presque, moi j'aimerais bien m'occuper de mon jardin et d'autres choses plus ludiques", conclut-il dans un sourire.

Candidate aux élections régionales, l'élue municipale (EELV) de Dijon, Stéphanie Modde était présente aux côtés des manifestants. "Dans la continuité des grandes luttes qui ont eu lieu dans les années 1970, les questions de sécurité du nucléaire, de non-prolifération des armes sont des questions qui nous interrogent en tant qu'élus et en tant que militants écologistes", précise la candidate. 

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