C'est un problème récurrent qui tend à prendre de l'ampleur. À Dijon, le parc locatif pour les étudiants est en tension. Et cela devrait s'aggraver dans les années à venir : 5000 nouveaux étudiants doivent arriver d'ici à 2025. Principal pourvoyeur de logement, le CROUS tente de s'organiser.
C'est une étude de l'Observatoire national de la vie étudiante qui l'affirme. À l'horizon 2025, 5 000 nouveaux jeunes s'installeront à Dijon. Principalement pour poursuivre leurs études dans les différentes écoles et facultés de la ville.
3 700 logements pour 30 000 étudiants
Problème, et non des moindres, dans la capitale des Ducs de Bourgogne : le parc locatif est en tension et les étudiants ont de plus en plus de mal à trouver un logement. Le CROUS de Bourgogne-Franche-Comté, propose 3700 places dans ses logements à Dijon. Soit dix fois moins que le nombre d'étudiants.
Il y a aussi le problème de la localisation : les logements étudiants sont quasiment tous situés au coeur du campus, à l'est de la ville. D'autres résidences existent, comme ces 90 logements situés près du CREPS (centre régional d'éducation physique et sportive), en périphérie de la ville. Et ces 134 autres, dans la rue du docteur Mauer, dans l'hypercentre de Dijon. Mais c'est trop peu.
100 % de remplissage dans les logements du CROUS
"On touche, pendant toute l'année, les 100 % de remplissage. On travaille beaucoup avec les institutionnels locaux pour récupérer des logements que l'on pourrait ensuite proposer aux étudiants, explique Emmanuel Olivaud, directeur régional du CROUS en Bourgogne-Franche-Comté, conscient de la problématique. Que cela soit de la réhabilitation de bâtiments ou de la création, peu importe. Ce qui nous importe le plus c'est surtout la localisation. On veut s'implanter à la fois dans le centre-ville, où il y a beaucoup de demandes, mais aussi proche du campus."
Problèmes d'implantation et de manque de logements, c'est justement ce que nous expliquait la FEBIA (Fédération Étudiante de Bourgogne Inter-Associative) au moment de la rentrée 2020 : " L'implantation du CROUS reste forte à Dijon, en comparaison avec le reste de la Bourgogne. Mais ça n'est pas encore assez, il faut continuer à renouveler le parc du logement du CROUS. En dehors du CROUS, les prix sont trop élevés pour les étudiants et certains sont même obligés de rester chez leur parents".
On étudie la possibilité d'acheter des logements dans le centre historique pour les transformer en logements étudiants.
Des bâtiments crées dans les années 1960
Et à Dijon, l'amélioration des logements est une priorité revendiquée par le CROUS. Les premiers pavillons reservés aux étudiants ont vu le jour en 1959. Puis, six ans plus tard, de nouveaux pavillons ont été crées pour porter le total à dix. Tous existent encore aujourd'hui. Depuis, des travaux ont été effectués. Mais la réhabilitation reste aujourd'hui d'actualité.
"On investit beaucoup pour l’amélioration et le maintien des logements, poursuit Emmanuel Olivaud. Des travaux ont par exemple lieu en ce moment sur le bâtiment Mansart. L'objectif c'est de réhabiliter les logements pour avoir de moins en moins de chambres de 9m² avec sanitaire et cusine collective. On veut tendre à avoir de plus en plus de studios avec sanitaire et kitchenette."
De 160€ pour une chambre traditionnelle à 326€ le studio
Dans les faits, les logements mis en service par la CROUS vont de la simple chambre "traditionnelle" de 9m², au T3 pour les colocations. Coté tarifs, la mise à prix, pour une chambre traditionnelle, est de 160€. 250€ pour une chambre « confort individuel » et 326€ pour un studio créé après réhabilitation de 15 à 20 m². Ces logements sont éligibles aux APL (aide personnalisée au logement).
Sur l'ensemble de l'Université et ses différents sites, 35 000 étudiants s'apprêtent à faire ou ont déjà fait leur rentrée.