28 policiers se sont suicidés depuis le début de l’année. Des rassemblements ont été organisés un peu partout en France ce vendredi 19 avril 2019 pour demander un plan de lutte contre ce fléau. C'était le cas en Bourgogne-Franche-Comté et notamment à Dijon.


En 2018, 38 policiers s’étaient donné la mort.

Depuis le début de l'année 2019, en moins de quatre mois, on compte déjà 28 suicides, dont 4 depuis le début de la semaine. Ces suicides ont eu lieu un peu partout en France : Metz, Béziers, Montpellier et Paris.

Face à cette épidémie, les syndicats tirent la sonnette d’alarme et ont appelé à des rassemblements partout en France entre 11h30 et midi ce vendredi 19 avril.

L’intersyndicale de tous les corps de la Police Nationale "ne supporte plus de perdre autant de collègues" et demande"des mesures fortes et immédiates" qui doivent être "prises sans délai".

 

Trois plans de mobilisation ont déjà vu le jour en 2009, en 2015 et 2018 mais "de plans en réunions, nous en sommes toujours au même point".
"Les plans se succèdent mais il n’y a jamais de suivi", déplore Stéphan Ragonneau, secrétaire régional du syndicat Alliance Police Nationale en Bourgogne-Franche-Comté.

"Nos collègues ne sont pas tombés en mission, ils n’ont pas été victimes d’actes criminels, ils sont morts à cause de leurs conditions de travail. On a l’impression que ça touche surtout les gardiens de la paix. Notre hiérarchie doit s’interroger et prendre ses responsabilités", dit-il.

"Nous préparons d’autres actions significatives pour alerter l’opinion publique, pour faire pression sur le ministre de l’Intérieur et pour engager la discussion."
 
28 policiers se sont suicidés depuis le début de l’année. Des rassemblements ont été organisés un peu partout en France vendredi 19 avril 2019 pour demander un plan de lutte contre ce fléau. C'était le cas en Bourgogne-Franche-Comté et notamment à Dijon. ©JT midi vendredi 19 avril 2019


Une cellule "alerte-prévention-suicide" sera installée lundi 29 avril
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a indiqué qu'il recevrait les syndicats dans la foulée. Cette cellule, pilotée par l’inspectrice générale de l'administration Noémie Angel, comprendra un officier de police et le professeur de psychiatrie, Jean-Louis Terra.
 

Des policiers "n'y croient plus"

Une de nos équipes a recueilli le témoignage d'un brigadier en poste depuis de 20 ans. Un témoignage qui nous permet de comprendre l'ampleur du malaise. "L'ambiance générale est morose, explique anonymement ce fonctionnaire de police. Elle est morose parce que des collègues n'y croient plus." Il complète : "La population tantôt nous vénère quand il y a les attentats, tantôt nous fustige quand on met des infractions au code de la route ou autres"

"Je connais des collègues qui sont dans un état de fatigue élevé. S'ils passaient à l'acte, je vous dirai 'ça m'étonne pas'. Mais on n'a pas forcément les élements palpables ou le décrire ou le signaler. Le problème, c'est que celui qui décide de passer à l'acte, souvent c'est celui qui ne dit rien."
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité