Une manifestation nationale de pompiers professionnels a eu lieu à Paris mardi 15 octobre pour demander davantage de moyens et une meilleure reconnaissance de la profession. Un manifestant dijonnais a été sérieusement touché lors de heurts avec les forces de l'ordre.
Pourquoi des pompiers dijonnais ont manifesté à Paris ?
Un mouvement national de grève a débuté au mois de juin chez les pompiers. Les soldats du feu dénoncent une baisse des effectifs alors que parallèlement le nombre d'interventions ne cesse d’augmenter.La grève est très suivie selon les syndicats, même si elle n'a pas entraîné de grosses perturbations, car les pompiers sont astreints à un service minimum.
Des milliers de pompiers en colère venus de toute la France se sont retrouvés à Paris pour manifester mardi après-midi. Entre 7 000 et 10 000 personnes ont participé au rassemblement entre République et Nation, selon les neuf syndicats de la profession qui avaient appelé à la mobilisation.
PARIS - Tensions toujours en cours entre pompiers et forces de l’ordre. pic.twitter.com/LELYVpPwp8
— Clément Lanot (@ClementLanot) October 15, 2019
Dans quelles circonstances un pompier dijonnais a-t-il été blessé ?
Des tensions ont émaillé la manifestation, notamment après l'arrivée du cortège place de la Nation. Les forces de l'ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes et des lanceurs d'eau pour disperser les manifestants.C’est à ce moment-là qu’un des pompiers venu de Dijon pour manifester a été blessé. "Il a reçu un projectile qui a brisé la visière de son casque. Il a été hospitalisé à Paris pour une blessure à l’œil et a subi une intervention ce matin", expliquent ses collègues qui sont très choqués. "C’est un collègue pacifique qui voulait juste rejoindre le bus avec lequel on était monté à la capitale."
Pour l'heure, le pompier blessé demeure toujours hospitalisé à Paris. Il a été opéré mercredi. Sous réserve d'avis médical, il ne devrait pas perdre son œil. Mais selon ses collègues syndicalistes, sa blessure demeure très grave.
"Nous allons monter à plusieurs à Paris lorsqu’il va sortir de l’hôpital. Nous le ramènerons à Dijon en cortège", explique David Camus, représentant de la Fédération Autonome des sapeurs-pompiers de Côte-d'Or.
Les pompiers sont décidés à poursuivre leur mouvement. Pas question de "durcissement violent" dit David Camus. "Nous sommes opposés à ce type d'actions et nous ne voulons pas embêter les gens et les commerçants. Par contre il faudrait réfléchir à des moyens de pression." Pourquoi pas des actions coup de poing ? "Surtout dans des lieux où ça embêterait les politiques... bloquer la foire de Dijon ou la vente des vins de Beaune par exemple."