PORTRAIT. De l'Éthiopie au Refugee Food Festival à Dijon, rencontre avec Nibras, jeune réfugiée qui a la cuisine dans la peau

Le Refugee Food Festival pose ses valises à Dijon cette semaine. À cette occasion, nous avons rencontré Nibras, une réfugiée éthiopienne venue faire découvrir la cuisine de son pays.

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Le Refugee Food Festival débutait sa tournée dijonnaise par un passage au cinéma de l'Eldorado ce lundi soir. L'association, qui se destine à faire évoluer les regards portés sur les personnes réfugiées et faciliter leur insertion professionnelle dans la restauration, revient pour la troisième année consécutive dans la cité des Ducs.

À cette occasion, le cinéma diffuse "de l'autre côté de l'espoir", un film sur la question de l’immigration et l'insertion dans un pays européen. Mais les yeux étaient tournés sur Nibras Idris Ahmed, une jeune Éthiopienne venue avec des spécialités de son pays.

De l'Ethiopie à Dijon

Nibras est une jeune femme originaire de Harar, une ville d'Ethiopie. Elle arrive en France en 2018 avec l'espoir de démarrer une nouvelle vie. La barrière de la langue et la difficulté de l'insertion dans notre pays sont des obstacles, mais n'arrêtent pas la réfugiée de 22 ans.

Il y a huit mois, elle rentre dans l'association KËR, qui a pour objectif d'accompagner les publics éloignés de l'emploi. La jeune femme profite de ses talents culinaires pour partager les spécialités de son pays.

"J'aime cuisiner, je fais cela depuis toute petite. Tous les jours, je cuisinais pour ma famille", raconte Nibras. La jeune femme a dévoilé un buffet de spécialités éthiopiennes avant la diffusion du film ce lundi soir. De quoi ravir une cinquantaine de Dijonnais, venus en nombre à l'occasion.

Les Dijonnais conquis par sa cuisine  

Ces derniers semblent avoir été comblés puisque la table a été vidée en moins d'une heure. Marie-Louise Faye, la créatrice de l'association KËR, n'est pas étonnée. "Nibras est l’une de nos meilleures éléments. Ses recettes sont toujours excellentes, on n'a souvent pas besoin d’apporter notre aide", avoue-t-elle. Nibras reçoit également les louanges du public qu'elle accueille avec un grand sourire, non sans une pointe de timidité.

La cuisine éthiopienne est différente de ce que l'on peut retrouver dans nos assiettes en France. "On met beaucoup d’épices par rapport à la nourriture française. On fait beaucoup de sauce. C’est une cuisine assez variée, aussi bien végétarienne que pour ceux qui aiment la viande. Il y a vraiment beaucoup de choses", affirme Nibras. 

Le buffet propose en effet une variété importante de plats. Samoussas végétarien, beignets au thon ou à base de lentilles… Nibras n'a pas oublié le sucré avec des beignets parfumés. Des saveurs que l'on n'a pas l'habitude de retrouver dans la capitale de Bourgogne, qui ont autant ravi que dépaysé les Dijonnais. 

Nibras, des fourneaux au salon de coiffure 

Ces éloges sont une véritable récompense pour une jeune femme qui a dû batailler pour en arriver là. "Elle n'a pas eu une vie facile. Elle se bat tous les jours. Nibras a deux enfants en bas âge et elle s'en occupe seule, je suis très fier du chemin qu'elle a parcouru", confie Marie-Louise, la fondatrice de l'association KËR et cheffe de Nibras.

Le Refugee Food festival peut lui aussi se satisfaire de cette soirée. "L’objectif de ce festival, c’est de mettre en avant les talents culinaires de ces femmes comme Nibras et de favoriser leur insertion professionnelle en cuisine", déclare Valentine Pia, coordinatrice et responsable d'insertion professionnelle pour l'association. Aujourd'hui, 59% des réfugiés de l'association ont des opportunités professionnelles. 

De quoi donner de l'espoir à Nibras, même si son avenir pourrait ne pas s'écrire dans la restauration. La jeune femme aimerait découvrir la coiffure et cela va se concrétiser puisqu'elle démarre un stage dans ce domaine dès ce mercredi 15 juin. Une reconversion non sans défi. Mais passer d'une spatule et d'un fouet à des ciseaux ne semble pas faire peur à la jeune femme. 

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