Punaises de lit : les désinsectiseurs croulent sous les appels... pour un oui ou pour un non

Elles sont devenues l’ennemi public numéro 1. En quelques jours, les punaises de lit se sont imposées dans toutes les discussions, des transports en commun à l’Assemblée Nationale. À Dijon, les désinsectiseurs sont mis à contribution, pas toujours à bon escient.

Il s’appelle Milka, il court partout mais contrairement aux punaises de lit qui en ont six, ce cocker n’a que quatre pattes. Âgé de six ans, ce canidé a été dressé tout spécialement pour repérer ces nuisibles. "La punaise de lit a la faculté de bien se cacher car elle est plate. Elle arrive à se glisser dans les interstices, à l’intérieur d’un pli de matelas ou sur le support d’une latte. C’est pour cela qu’on utilise des chiens", explique Olivier Gremaud, son maître.

Aujourd’hui, Milka travaille à Dijon, dans l’appartement de Lucas*. Cet étudiant qui vient de déménager ressent des démangeaisons depuis le dimanche 1^er octobre. Il a appris qu’un de ses amis qu’il avait vu la veille a des punaises de lit chez lui. Son sang n’a fait qu’un tour. "Ça ressemblait à leurs piqûres. Des morsures rapprochées et en ligne. Ça a été la panique et on m’a recommandé de faire appel à un chien",, explique le Dijonnais.

200 euros pour la détection, 500 pour le traitement

Pour une intervention comme celle-ci comptez 200 euros et une vingtaine de minutes. "Le chien respire l'air qui est ambiant et quand il va sentir la punaise de lit, il va s’assoir à leur hauteur". Cette fois-ci fausse alerte, Milka restera debout. Lucas a probablement confondu avec des moustiques.

Mais des interventions comme celle-ci, Olivier Gremaud en réalise tous les jours. En ce moment, son portable sonne très souvent pour un oui ou pour un non. De quoi fausser un peu ses statistiques car généralement, quand il se déplace, il trouve quasi à coup sûr des punaises de lit.

Au tour des désinsectiseurs de jouer

Une fois son diagnostic posé c’est au tour des désinsectiseurs de jouer. Philippe Badart a déjà réalisé plus de 140 interventions cette année. 50% de plus que l’an passé. Et pour la première de la journée, le professionnel est gâté. Des milliers de punaises de lit l’attendent dans l’appartement.

Un appartement probablement abandonné depuis plusieurs semaines selon l’expert. "Il ne faut pas attendre d’être dans cet état-là pour nous appeler. En priorité, il faut laver tous ses textiles à 60 degrés et congeler ce qui n’est pas lavable. On peut également disposer de la terre de diatomée sur ses plaintes pour les ralentir puis c’est à notre tour d’intervenir", détaille cet applicateur hygiéniste.

S’en suivent trois interventions espacées de 12 jours. À chaque fois, le désinsectiseur pulvérise un cocktail de produits chimiques "non nocifs pour l’homme" assure-t-il. Au total, le coût de ces interventions est de 500 euros.

Le prix à payer pour Myriam*. Voilà trois mois que la jeune femme n’avait pas remis les pieds dans son appartement infesté de punaises de lit. "Je ne pouvais plus dormir dans mon lit. J’ai dû dormir sur une chaise plusieurs fois mais à un moment ce n’était plus tenable", détaille-t-elle.

Aujourd’hui elle reprend possession des lieux. Un soulagement même s’il faudra vivre avec l’idée que ces nuisibles pourront revenir.

*Les prénoms ont été modifiés