La deuxième édition du Refugee Food Festival à Dijon se tient du 5 au 11 juillet. Cet événement a pour but de faciliter l'insertion professionnelle des réfugiés dans les métiers de la restauration. Un participant à la première édition raconte son expérience.
Quatre cuisiniers réfugiés s'invitent dans les cuisines dijonnaises. Du 5 au 11 juillet, le Refugee Food Festival leur permet de travailler dans des restaurants afin de proposer des plats traditionnels de leurs pays d'origine. L'objectif est également de sensibiliser à la cause des réfugiés et de participer à leur insertion professionnelle.
Dijon accueille ce festival pour la seconde fois, après un premier essai en 2020. A l'époque, déjà quatre demandeurs d'asile avaient participé. Nader Alia est l'un d'entre eux. Il raconte comment cette expérience l'a aidé à s'intégrer en France.
"Ça a été une très bonne expérience pour communiquer avec des Français"
Avec son épouse Lina, Nader Alia arrive en France en 2016 après avoir fui la Syrie. Là-bas, il est professeur de chimie mais aime déjà beaucoup la cuisine. "La cuisine et la chimie, ce ne sont pas des domaines si différents", plaisante-t-il.
Il explique s'être intéressé au Refugee Food Festival après avoir vu une annonce sur internet. "J'ai postulé et c'est comme ça que j'ai pu entrer dans le festival. Ça a été une très bonne expérience pour communiquer avec des Français et montrer la cuisine syrienne." Il a ainsi pu cuisiner au Trinidad à Dijon. En participant à l'événement, lui et sa femme ont pu préparer un repas syrien complet pour 50 personnes, de l'entrée jusqu'au dessert. L'occasion pour eux de poser un premier pied dans le monde de la restauration.
Nader Alia poursuit ensuite dans ce domaine et suit une formation dans l'école de Thierry Marx "Cuisine Mode d'emploi" à Fontaine d'Ouche. Avec la crise sanitaire et la baisse d'activité du secteur, il ne parvient pas à décrocher d'emploi en restauration. Cela n'entame cependant pas sa motivation. Aujourd'hui, il a pour projet d'ouvrir une entreprise de traiteur.
La cuisine comme "langue universelle"
"Le festival est née en 2016 à Paris", raconte Agathe Esposito, co-porteuse du projet 2021 de Dijon. "C'est un couple qui a fait le tour du monde qui en a eu l'idée. Au fur et à mesure de leurs voyages, ils se sont rendus compte que la cuisine était une langue universelle qui rassemblait tout le monde. Ils ont donc créé l'association Food Sweet Food qui porte l'événement."
Le festival a d'ordinaire lieu aux alentours du 20 juin, qui marque la journée mondiale des réfugiés. La crise sanitaire a cependant contraint les organisateurs à en décaler la tenue. "Ça ne nous a pas empêché de rester en contact avec les réfugiés", précise Agathe Esposito. "La collaboration avec les chefs demande beaucoup de préparation en amont."
Cette année, vous pourrez retrouver les plats des chefs étrangers dans les restaurants dijonnais la Péniche Cancale, la Maison Phare, la Betterave et l'Auberge de la Charme, en partenariat avec le Brunch des Halles.