Le groupe Diamond Dog fait souffler un punk mélancolique et envoûtant sur le plateau de #studio3. Entre The Cure et Schubert, rencontre avec quatre Dijonnais à l'âme de poètes.
Un regard fardé, une voix cristalline, des guitares surchauffées... Quelques mesures suffisent pour plonger avec les quatre Dijonnais de Diamond Dog dans un univers punk inspiré des années 70 et 80.
L'ombre de The Cure et The Cramps n'est jamais loin. Antho, Anthony Bellevrat de son vrai nom, avoue être très influencé par ces groupes mais il écoute beaucoup d'autres artistes. A commencer par celui qui a donné son nom au groupe : "Diamond Dog est une référence à un album de David Bowie, Diamond Dogs, sorti en 1974 je crois. Cet album raconte un futur dystopique dans lequel il y a une bande de drogués androgynes qui sème le chaos dans une ville Angrycity."
Bowie est un totem pour ne pas oublier de se réinventer : "Dans son processus artistique, je retrouve plein de choses intéressantes : le fait d'avoir eu des avatars différents tout au long de sa carrière, d'avoir toujours repoussé ses limites et essayé des choses quitte à ce que ce soit un peu casse-gueule."
Pour composer, Antho puise dans son amour pour la musique classique : "Mes influences sont très larges. J'aime beaucoup la musique du XIXe siècle. J'essaie de tisser des liens entre les différentes sensibilités, différentes émotions, comme avec Schubert et Franz Liszt. Cela paraît un peu loin mais on trouve pas mal d'éléments que l'on peut réinterpréter. J'aime aussi l'écriture instinctive de Alain Bashung ou Nick Cave."
Même s'il a fondé le groupe pour produire une musique à son image, Antho reconnaît que Thibaud, Eliott et Jules ont répondu présents immédiatement en 2020 : "Très vite, on s'est mis à travailler à quatre et chacun a pu y mettre sa patte."
J'aime beaucoup la musique du XIXe siècle. J'essaie de tisser des liens entre les différentes sensibilités, différentes émotions, comme avec Schubert et Franz Liszt.
Anthony Bellevrat, chanteur de Diamond Dog
Une musique inspirée
Le rock de Diamond dog est profondément mélancolique. Ses chansons, à l'écriture cinématographique, sont souvent inspirées d'autres œuvres artistiques. "Blue roses" est née d'un poème de Rudyard Kipling, "I want pluto to be a planet again" est inspirée d'un court-métrage. Toutes deux racontent des romances vouées à l'échec.
Sur la corde sensible, la voix d'Antho répond aux envolées musicales punk d'Eliott et Jules. Elle nous entraine vers un monde dystopique où les amours sont impossibles.
Le cinéma est important dans l'univers d'Anthony Bellevrat : "J'aime beaucoup Terry Gilliam et aussi David Lynch forcément. Il y a un côté ésotérique et c'est transcendant. On peut aimer ou détester, et parfois, on adore. On ne sait pas pourquoi mais on se laisse embarquer dans leurs manières de raconter des histoires qui n'est pas formatée mais justement cela fait du bien."
Rien d'étonnant tant cet univers onirique et vaguement inquiétant colle à l'atmosphère envoûtante de Diamond dog.
Un album en 2013
Diamond Dog sortira son premier album en mars 2023. Intitulé "Usual chronicles", il comportera les dix titres du groupe et paraîtra sur les labels EMB Blanc Records
(Allemagne) et Wave Records (Brésil).
En attendant, le groupe écume les scènes de la région. Il a participé en septembre au festival bourguignon Novosonic qui promeut les nouveaux talents. Il sera début novembre au festival Crossroads de Roubaix.
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#studio3 a été réalisé par les équipes de France 3 Bourgogne :
- Mise en images : Vincent Chapuis
- Techniciens vidéo : Jean-Renaud Gacon, Agathe Collignon et Patrick Genevois
- Son : Antoine Bergey et Hugo Leduc
- Lumières : Jean Picard
- Cadreurs : Jean-Philippe Beulaygue, Pierre Ferry et Laurent Soyer
- Scripte : Anne Bruynooghe
- Infographie : Cyrille Fouquin
- Montage : Valérie Jonnet
- Journaliste : Tiphaine Pfeiffer