Au 15 septembre, les soignants devront être obligatoirement être vaccinés contre le Covid-19 pour continuer d'exercer. À l'hôpital de Dijon, "quelques dizaines" d'entre eux ne sont pas vaccinés, indique la direction.
À compter du 15 septembre, l'obligation vaccinale pour les professionnels de santé entre en vigueur. Au centre hospitalier universitaire (CHU) de Dijon, il y a à l'heure actuelle "quelques dizaines d'agents non vaccinés sur près de 8 000 professionnels", selon un communiqué du CHU daté de ce mardi 14 septembre.
"En amont de l’obligation vaccinale, près de quatre professionnels du CHU sur cinq étaient déjà vaccinés contre la Covid-19", rappelle l'hôpital. Ces personnels non-vaccinés "sont autant de cas particuliers, avec des situations personnelles parfois complexes."
"La DRH a identifié ces professionnels et leur propose un entretien afin de régulariser leur situation et si besoin le médecin du travail, le service social du personnel, la psychologue du travail sont sollicités", peut-on lire dans le communiqué.
"En l’absence de solution, ces professionnels seront suspendus le 15 septembre conformément à la loi. Les secteurs concernés ont été identifiés en amont et des recrutements ont été effectués pour renforcer les équipes."
Inquiétude des syndicats
"On estime qu'il y a une centaine d'agents qui n'ont pas fait retour des documents nécessaires à l'obligation vaccinale. Et entre 30 et 60 personnes qui seraient potentiellement en suspension à partir de demain", indique ce mardi 14 septembre François Thibaut, le secrétaire général adjoint de la CGT au CHU de Dijon.
"On est tous très inquiets parce que cette loi va nous priver probablement de collègues - on ne sait pas combien - dans un contexte où les effectifs sont déjà tendus. On n'avait franchement pas besoin de ça", poursuit-il. "On espère qu'on ne sera pas confronté à des déprogrammations pour gérer la pénurie, mais ce n'est pas quelque chose d'exclu."
On est à plus de 95 % de vaccinés. Je pense qu'on aurait pu atteindre sans problème ce chiffre sans l'obligation vaccinale
François Thibaut, CGT
"Les suspensions vont se faire sans salaire et sans autorisation de travailler ailleurs qu'au CHU, détaille François Thibaut. Donc cette obligation va priver de ressources certaines des collègues. Ce sont des collègues qui sont, pour certains, en détresse psychologique et qu'on aurait pu mieux accompagner, de façon à les rassurer plutôt qu'essayer de les contraindre."
"Je vis ça vraiment comme une atteinte à mon intégrité physique"
"Cette vaccination, pour moi n'en est pas une. C'est un traitement expérimental pour une maladie qui est très peu létale", nous confie une salariée de l'hôpital, qui ne sera pas vaccinée le 15 septembre et qui a souhaité conserver l'anonymat.
"J'avais pris cette décision de ne pas me faire vacciner. Ça a vraiment été un choc quand le président a annoncé le 12 juillet que c'était obligatoire. Je ne pensais pas qu'un jour dans notre pays, on en arriverait à suspendre le salaire de quelqu'un parce qu'il refuse quelque chose qui concerne son corps", ajoute-t-elle.
"J'y ai beaucoup réfléchi parce que j'aime mon travail, parce que j'ai besoin de mon salaire pour vivre. Mais ce n'est pas possible pour moi de me soumettre à ça. Ce n'est pas une injonction professionnelle pour moi, cela concerne vraiment mon corps et ma santé. Et je veux pouvoir continuer à décider. Je vis ça vraiment comme une atteinte à mon intégrité physique, une soumission qui pour moi n'est pas du tout justifiée."
Les personnels hospitaliers opposés à l'obligation vaccinale ont prévu un rassemblement mercredi 15 septembre à partir de 12h devant l'hôpital de Dijon.
Pour travailler au sein d'un hôpital, d'autres vaccins que celui contre le Covid-19 sont déjà obligatoires. C'est le cas des vaccins contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite ainsi que l'hépatite B. D'autres sont eux simplement recommandés : ceux contre la rougeole, la rubéole, la varicelle, la coqueluche, la tuberculose et la grippe.