VIDEO. Après la pénurie de moutarde... les moutardiers de Bourgogne peinent à recruter

Alors que l'année dernière, il était difficile de trouver de la moutarde, les fabricants ont du mal à recruter de la main-d'œuvre cette année ! Le marché est en pleine croissance et les professionnels s'inquiètent de ne pas pouvoir tenir les commandes.

On l'a tous vécue l'an dernier : la pénurie de moutarde causée par la sécheresse et le conflit ukrainien. À présent que les graines de moutarde sont revenues dans les stocks des fabricants, la demande des consommateurs se fait aussi plus forte. Mais les professionnels peinent à recruter.

À Fleurey-sur-Ouche, une moutarde "reine"

Pour qualifier la récolte de graine de moutarde de cette année, Luc Vandermaesen, le directeur général de Reine de Dijon à Fleurey-sur-Ouche (Côte-d'Or), est soulagé : "on vit avec une récolte qui est bien meilleure, qui ne satisfait pas 100% des besoins de la filière, mais on est dans une situation bien plus confortable que l'année dernière."

Les usines de transformation sont en manque de main d'oeuvre, comme celle de Fleurey. Principalement, ce sont des conducteurs de ligne et agents de maintenance qui sont recherchés. Deux points cruciaux pour faire fonctionner l'usine.

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Disposant de 160 salariés, Reine de Dijon fabrique de la moutarde et des condiments. Malgré la hausse de l'énergie et des matières premières, la demande en moutarde se fait toujours plus croissante. 

Et faute de personnel, les délais de livraison pour les clients s'allongent. Le directeur général confirme avoir recours à "un système de quotas, comme au temps de la pénurie, car on n'est pas capables de leur livrer la totalité de leurs commandes à l'heure actuelle."

Job dating et portes ouvertes

La moutarderie "Graine de Dijon" va effectuer une opération "séduction" en organisant des portes ouvertes et un job dating. C'est une recette qui a fonctionné pour le moutardier "Européenne de Condiments", basé à Couchey (Côte-d'Or).

Corinne Gervy est préparatrice de commandes à l'Européenne de Condiments, elle a passé une immersion professionnelle d'une journée et a pu ainsi se faire une vraie idée de ce qu'était le poste présenté : "on voit où on va travailler, ce qu'il y a à faire, et dans quelles conditions on va travailler. Alors que sur un recrutement traditionnel, on ne vous montre pas."

Un déficit d'image dans l'agro-alimentaire

Faut-il alors passer par ce biais pour les entreprises du secteur agro-alimentaire pour pouvoir recruter  Le secteur souffre d'un déficit d'image : horaires décalés, contraintes physiques, environnement de travail... Un paradoxe pour un secteur d'activité qui est un des plus grands de France.

Pour Michel Liardet, président de l'entreprise Européenne de Condiments, c'est une "opération vérité" qu'il faut faire avec les postulants : "le candidat, il a besoin de savoir vraiment la vraie vie de l'entreprise, l'ambiance qu'il y a dans l'entreprise. À nous de faire voir l'entreprise aux candidats, de vendre la dynamique de croissance de l'entreprise et la possibilité d'avoir des postes très variés."

Le recruteur doit, selon Michel Liardet, recruter par tous les moyens possibles : "Il faut esssayer de recruter par les systèmes traditionnels, et par des systèmes spécifiques comme le job-dating "immersion" et aussi par les réseaux sociaux."

L'entrepreneur a organisé une journée de job-dating en immersion, où les postulants ont découvert ce qu'allait être leur poste de travail, et cela a plutôt fonctionné : "On voulait que les candidats vivent le poste à pourvoir, ça a plutôt bien fonctionné. Les candidats ont bien apprécié le fait de pouvoir tout de suite se mettre en situation et voir dans la réalité ce qu'allait être leur job demain. Souvent, on ne se rend pas compte de la réalité du job, c'est un vrai bon moyen pour un candidat de voir ce que sera son job demain."

Reste pour le chef d'entreprise à faire venir davantage de candidats à de telles journées, car souvent les postulants sont séduits et prennent le poste : 11 personnes ont été recrutées grâce à l'immersion à l'Européenne de Condiments. 10 postes restent encore à pourvoir.

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