Voiture-bélier dans un restaurant à Dijon : un nouveau règlement de compte sur fonds de trafic de drogue ?

Dans la nuit du lundi à mardi, une voiture fonçait dans un restaurant de Dijon. Ce mercredi 22 septembre, France 3 Bourgogne-Franche-Comté apprend qu'il s'agirait d'un règlement de compte. Ce week-end, le quartier de la Fontaine-d'Ouche a également subi des violences sur fond de trafic de drogue.

Dans la nuit du lundi 20 au mardi 21 septembre. une voiture fonçait volontairement dans un restaurant du centre-ville de Dijon (Côte-d'Or), provoquant un important incendie. Selon nos informations, il pourrait s’agir d’un acte lié au trafic de stupéfiants. Deux jours plus tôt, dans la nuit de samedi à dimanche aux alentours de 2 heures du matin, plusieurs coups de feu de kalachnikov étaient tirés sur un commerce et des voitures dans le quartier de la Fontaine-d'Ouche, faisant un blessé léger à l’épaule. 

Voiture encastrée dans un restaurant à Dijon : un lien avec le trafic de drogue ?

Dans l’affaire de la voiture qui a foncé dans un restaurant de Dijon, plusieurs éléments troubants poussent les policiers sur la piste d’un règlement de compte. Selon les informations de France 3 Bourgogne-Franche-Comté, il pourrait même s'agir de violences sur fonds de trafic de stupéfiants.

Le véhicule qui a terminé sa course dans l’établissement était déclaré volé depuis plusieurs mois dans une autre région. Il était également muni de fausses plaques d’immatriculation. "C’est un véhicule qui réapparaît sur ces faits. Il a été volontairement projeté dans la vitrine. Et l’incendie est suffisamment postérieur au choc pour supposer qu’il n’a pas été causé par le choc lui-même mais qu’il a bien été allumé volontairement par l’auteur des faits", déclare le procureur de la République de Dijon, Olivier Caracotch.

©Une habitante du quartier

Sur les images de vidéo surveillance toujours exploitées par les services d’enquête, aucune personne n’apparaît quittant les lieux après l’accident. Autre fait inhabituel, l’attitude du propriétaire du restaurant qui n’a toujours pas porté plainte. Celui-ci serait d’ailleurs connu des services de police pour des affaires liées aux stupéfiants. "Il semble qu’il soit en déplacement. Il a mandaté quelqu’un travaillant pour lui pour représenter l’établissement mais pour l’heure aucune plainte n’a été déposée".

Les agents de la police judiciaire de Dijon ne ferment aucune porte et enquêtent sur toutes les éventualités. "La piste de l’acte volontaire est assez clairement établie. Cela suppose un règlement de compte mais le mobile n’est toujours pas déterminé". Selon les éléments de France 3 Bourgogne-Franche-Comté, cette affaire pourrait tout de même être liée aux violences subies par le quartier de la Fontaine-d'Ouche ce week-end.

©David Ségal

Un règlement de compte dans le quartier de la Fontaine-d'Ouche

Les réglements de compte se multiplieraient-ils à Dijon ? À la Fontaine-d’Ouche, les tirs à la kalachnikov qui ont fait un blessé dans la nuit de samedi à dimanche préoccupent les esprits des habitants. Le quartier est en effet un secteur où se regroupent certaines bandes. La semaine dernière, deux incendies avaient été signalés dans le secteur. Face à cette violence, certains résidents songent à déménager. Mais d’autres défendent le quartier et se battent contre la stigmatisation.

Parmi ces dernier, Massar N’Diaye, élu du département et conseiller municipal délégué au quartier de la Fontaine-d’Ouche. "La Fontaine-d’Ouche n’est pas le problème. C’est une caractéristique symptomatique de notre société. On a besoin comme dans d’autres quartiers d’actions publiques beaucoup plus fortes et de plus de sécurité avec des moyens humains plus importants", estime celui qui vit dans le secteur depuis 8 ans.

Le conseiller municipal insiste aussi pour la valorisation des initiatives positives dans le quartier. "Les habitants du quartier de la Fontaine-d’Ouche vivent avec l’image qu’on leur renvoie. Une image négative. Je tiens à alerter car cela impacte les jeunes générations. Cette spirale négative du ‘c’était mieux’ avant ne correspond pas finalement à l’accompagnement que l’on peut proposer à cette jeune génération", souffle celui qui appelle à de la prévention dans le quartier et à une action de santé publique contre l’addiction aux drogues et à l’alcool.

Cette mission sociale directement sur le terrain, l’association de la Maison-Phare la mène depuis près de 6 ans. Et les récents évènements ne découragent pas son directeur : "On a confiance en cette jeunesse-là. On ne coupe pas les ponts. Cela ne représente pas toute la jeunesse, c’est important à dire. Cela ne représente pas tout le quartier. On continuera et on maintiendra notre présence éducative auprès de ces jeunes-là", affirme Mathieu Depoil.

J’espère que ça va cesser. Le souci, c’est que la police n’est pas en nombre. A chaque fois qu’elle est là, il lui arrive quelque-chose contre elle donc c’est compliqué. Ce serait bien que quelque-chose soit fait car à un moment ce n’est plus vivable.

Noémie*, habitant du quartier

Depuis 2015, la Maison-Phare organise notamment des ateliers de rue pour agir au plus près des habitants. Mais certains depuis quelques temps s’inquiètent tout de même des tensions dans le quartier. "Ça a changé en très peu de temps. C’est passé du clame au pas très calme. On sent que les gens vivent dans la peur", explique Sarah*.

Permettre à la Fontaine-d’Ouche de retrouver le calme et la sérénité, c’est l’un des enjeux du plan de rénovation qui prendra en 2024. A la fin du projet, le secteur deviendra un quartier-teste pour l’Europe en matière d’innovation énergétique.

*les prénoms ont été changés.

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