Le marché des vélos à assistance électrique continue d'être en plein boom dans les agglomérations. Pour autant, de nombreux aspects peuvent freiner les consommateurs. Certains se tournent vers des kits de seconde main. Mais est-ce vraiment une bonne affaire ?
Vélo à assistance électrique (VAE), ou kit pour électrifier son vélo : cette question se pose pour de plus en plus de Français. Le marché de ces véhicules est en effet en plein boom : selon les derniers chiffres de l'Union Sport et Cycle, en 2022, 738 000 VAE ont été vendus.
Mais le coût, et parfois le bilan carbone de ces engins, ne sont pas neutres. Certains habitants décident donc de se tourner vers les kits de seconde main pour pouvoir électrifier leurs vélos. Une question se pose alors : est-ce que cela est vraiment une bonne affaire ? Nous avons essayé de vous répondre en trois points.
Le prix : VAE, location ou kit ?
Sur ce point, les prix varient grandement entre l'achat, la location, et les kits. L'Union Sport et Cycle estime que le coût moyen d'un vélo à assistance électrique neuf est de 700 à 900 € en grande surface, 1326 euros dans les magasins multisports et 2 757 € chez des spécialistes.
Mais il ne faut pas oublier la location, surtout pour les trajets de courtes et de moyennes durées. Dans la métropole dijonnaise, vous pourrez louer votre VAE à 42 € la journée. Puis, les tarifs sont dégressifs si vous décidez de prendre ce mode de transport, en location, pendant deux, trois, voire quatre jours.
Il faudrait donc l'utiliser moins d'un mois pour que la location soit plus rentable que l'achat d'un VAE. De l'autre côté, Jean-Pascal Plumier, fondateur d’Ozo Electric, l’un des deux principaux vendeurs français de kits d'électrification de vélo, explique que le coût de leurs produits "varie entre 700 et 1 000 € en fonction des différentes gammes."
Mais pour avoir un VAE fonctionnel avec un kit, il ne faut pas oublier d'acheter... un vélo ! En 2022, son prix moyen est de 913 €. Voici donc la comparaison des prix entre les kits et l'achat d'un VAE.
Empreinte carbone : VAE ou Kits ?
Le vélo à assistance électrique est vertueux pour l'environnement : en moyenne, l'empreinte carbone de ce mode de transport est de 13 grammes de CO2 par kilomètres parcourus. A contrario, une voiture citadine électrique rejette, jusqu'à cinq fois plus de CO2 dans l'environnement.
Mais il y a un secteur où l'empreinte du vélo électrique n'est pas neutre : sa fabrication. D'après une étude de deux universitaires américains, elle représente 94 % de l'empreinte carbone total d'un VAE roulant 20 000 kilomètres en France. Ce n'est, en revanche, pas la production des batteries qui posent le plus de problèmes.
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Lors de sa fabrication, un cadre d'un vélo en aluminium émet 181 kg de CO2e, tandis qu'une batterie est bien moins polluante pour la planète, car elle rejette 20 kg. En cause : la Chine, qui est le premier producteur d'aluminium raffiné. Même si ce pays essaye de diminuer son empreinte carbone, son raffinage reste très émetteur en gaz à effet de serre.
Alors quelles solutions pour réduire l'empreinte carbone d'un vélo ? La location ? Si vous souhaitez ne l'utiliser qu'un ou deux ans, sa rentabilité écologique est quatre fois plus importante par rapport à l'achat. En revanche, à partir de la sixième ou septième année, le rapport s'inverse. Il reste ensuite les kits de seconde main.
Pour Jean-Pascal Plumier, leurs kits "ont une empreinte carbone trois fois plus faible que pour l'achat d'un vélo électrique clé en main." Une affirmation difficile à vérifier. En revanche, le recyclage des batteries et des matériaux permet bien de réduire de 6 % l'empreinte carbone d'un VAE.
Reste la question des normes et de l'assurance
Pour Olivier Moucheboeuf, responsable de la normalisation à l’Union Sport & Cycle, les kits posent "deux problèmes." : d'abord, le vélo n'est pas prévu pour. "Les VAE sont conformes aux normes européennes. Les tests sont tels qu'un kit ne peut pas y répondre," ajoute-t-il.
Deuxième conséquence, et peut-être la plus grave : ces installations pourraient ne pas être couvertes par une assurance en cas d'accident. "Pour qu'un vélo à assistance électrique soit mis en circulation, il faut répondre à deux grosses normes : une vitesse maximale de 25 km/h, et une puissance du moteur inférieur ou égale à 250 Watts."
"Dans la vraie vie, il n'y a aucun moyen de savoir si la vitesse maximale, avec le kit, est bien à 25 km/h. En cas d'accident, l'assurance peut donc considérer que vous avez modifié votre véhicule, et donc que vous n'êtes pas assuré."
Désormais, à vous de choisir si vous pensez qu'électrifier son vélo est une bonne affaire.