La Fédération Nationale des Travaux Publics attire l'attention sur la crise sans précédent que connaît le secteur : en 8 ans, 30 000 emplois ont été détruits au niveau national, le secteur a perdu plus d'1/5 de son chiffre d'affaires, et l'année 2015 a été la pire depuis 30 ans.
Une crise sans précédentEn huit ans, le secteur des travaux publics a connu une crise sans précédent.
Contrairement à d’autres secteurs d’économie, cette crise s’est même intensifiée ces 2 dernières années sur fond de baisse des dotations de l’Etat aux collectivités locales et de fortes instabilités institutionnelles (conséquences de la loi NOTRe)
Une inversion de la tendance en 2016
Durant 2016, le secteur des Travaux Publics a affiché enfin des premiers signes d’inflexion de l’activité (+3,6% de janvier à novembre 2016), donnant un coup d'arrêt de la chute libre de l’activité.
Selon les professionnels du secteur : "Ce redressement poussif et à deux vitesses selon les régions et les spécialités devrait se poursuivre en 2017 mais il reste insuffisant. Notre secteur est aujourd’hui convalescent et cette timide reprise reste à confirmer."
S'inviter dans la campagne présidentielle de 2017
Les professionnels du secteur comptent bien s'inviter dans la campagne présidentielle de 2017, afin de susciter une dynamique de l'investissement public local, et de la commande publique en général pour les 5 prochaines années.
La Fédération nationale des Travaux publics organise la semaine prochaine un forum à Paris pour interpeler les candidats à la présidentielle sur la baisse importantes de la commande publique concernant les différents chantiers d'infrastructures. En Bourgogne Franche-Comté, le secteur a perdu 40% de son chiffre d'affaires de 2008 à 2015 même si l'année écoulée a vu une légère progression. Les entreprises régionales demeurent encore en sous-activité et attendent un redémarrage notable des chantiers. Le reportage de Sylvain Bouillot, Romain Liboz et Philippe Sabatier avec des images d’archives, Stéphane Flenet, directeur de l’entreprise Desertot (Dijon) et Vincent Martin, président de la Fédération Régionale de Travaux Publics BFC.
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©France 3 Bourgogne
Travaux publics, ça regroupe quoi exactement ?
D'une façon générale, sous le terme de Travaux Publics se trouvent tous les chantiers de gros oeuvre du domaine public : les infrastructures, leur extension et entretien.
Dans le domaine de l'eau par exemple : Un million de km de réseaux d’eau potable et 370 000 km de réseaux d’assainissement au niveau national, reliés à des structures de production, stockage et traitement. La préservation de la ressource en eau est un enjeu majeur : un litre d’eau sur cinq est actuellement perdu en raison des fuites.
Dans le domaine électrique, de nouvelles sources de production apparaissent (éolien, barrages...) et il faut les raccorder au réseau : avec 100 000 km de lignes de transport à haute tension et 1,4 million de km de lignes de distribution aériennes et souterraines
Il faut anticiper le déploiement de bornes de recharges pour véhicules électriques avec moins de 15 000 points de recharge déployées en 2016, bien que l’objectif à horizon 2030 s’élève à 7 millions de bornes sur le territoire.
L'éclairage public se doit d'être performant : 75% des installations dans les communes ont plus de 25 ans.
Autre réseau et infrastructure sensible, le déploiement de la fibre optique en France.
20 milliards d’euros seront ainsi investis au niveau national dans le Plan France Très Haut Débit (THD) avec l’objectif de couvrir 100% du territoire français d’ici à 2022.
La France se classe seulement au 44° rang mondial pour son débit internet fin 2015 et seul 1 français sur 10 est éligible à la fibre.
Le département de la Côte d’Or, du Jura, de la Saône et Loire et de la Nièvre vont lancer des appels d’offres conséquents à compter de mars 2017 dans le domaine du déploiement de la fibre optique.