"Il y a un sentiment de ras le bol général", venu de Côte d'Or, un universitaire installé en Californie témoigne

Il a quitté la Bourgogne pour enseigner aux Etats-Unis. Benoit Lecat est professeur en économie du vin. Il témoignage de l’impact sur ses étudiants de la mort de George Floyd, un homme noir de 46 ans décédé après son arrestation et de la flambée de violence qui a suivi.
 

Depuis la mort de George Floyd, un homme noir de 46 ans décédé après son arrestation par la police du Minnesota, les Etats-Unis connaissent une flambée de manifestations et de violences. Un phénomène que constate également Benoit Lecat auprès de ses étudiants. En 2015, il a quitté Chambolle-Musigny (Côte d'Or) et la Bourgogne pour aller enseigner l'économie du vin dans une université californienne.
 

Comment se traduit chez vous, le phénomène qui embrase les Etats-Unis ? 

On est dans une zone un peu privilégiée, dans une petite ville à mi-chemin entre San Francisco et Los Angeles. Pourtant, même ici, il y a eu une manifestation le weekend dernier. Elle s’est passée dans le calme. Aujourd'hui, pour parler de la situation, on a eu pas mal de réunions à l’université par visioconférence, mais aussi avec les étudiants de notre collège.

Tous prennent ça comme un évènement très sérieux. Ce sont les témoignages que l’on a eu d’étudiants issus des minorités mais aussi d’étudiants que l’on appelle caucasien ici aux Etats-Unis. C’était poignant ! Je pense qu’il y a une volonté générale, en tout cas dans cette partie des Etats-Unis, pour que cela cesse et que le monde change vers un monde meilleur.
 

Quel est l'état d'esprit actuellement ? 

Les choses sont tristes pour les Américains. Ils se disent, encore une fois, un noir de plus a été victime. Et donc il est temps que ça s’arrête ! Mais il y a plusieurs Amérique. Il faut essayer d’être le plus nuancé possible. Il y a l’Amérique profonde, plus conservatrice, ce que l’on appelle les Etats du Sud notamment. Et à côté de cela vous avez des Etat beaucoup plus libéraux comme la Californie.
 

Le confinement a-t-il eu un rôle dans cet emballement ? 

Dans des villes plus grandes comme Los Angeles ou Sans Francisco, les gens ont été confinés pendant un certain temps. Et je pense que l’ensemble des variables (confinement + mort de George Floyd, ndlr) créé un mouvement explosif. Cela s’est enflammé.

Le fait d’avoir eu le coronavirus en même temps, c’est sûr, cela n’a pas aidé. Mais il y a un ras le bol général de la population afro-américaine en la matière. Il y a un ras le bol généralisé des minorités. Mais aussi d’une partie de la majorité blanche qui dirige.

S’il n’y avait pas eu le confinement, je pense qu’il n’y aurait pas eu les pillages. D’après les informations que l’on a, les pillages ne sont pas liés au mouvement mais à des groupes extérieurs qui se sont infiltrés, comme on l’a vu dans plusieurs pays auparavant.

On espère que cela va aller dans le calme dans les jours qui viennent. La famille de la victime a lancé un appel en ce sens. 
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