Ces derniers mois, des traces de présence de castor d'Europe ont été relevées le long de la Bèze, en Côte-d'Or. Un territoire que l'animal, alors en voie de disparition, avait déserté il y a plus d'un siècle. À ne pas confondre avec le ragondin !
Il fait son retour en Côte-d'Or, après avoir failli disparaître du pays. Ces derniers mois, plusieurs indices relevés par le syndicat Vingeanne-Bèze-Albane (SVBA) révèlent la présence du castor aux alentours de Mirebeau-sur-Bèze et Noiron-sur-Bèze (Côte-d'Or). Des troncs taillés en crayon, et des branches coupées en biseau et écorcées : le doute n'est plus permis.
Pour le syndicat, son retour est une excellente nouvelle. "D’un point de vue biologique, c'est important d'avoir une diversité d'espèces. Le castor va entretenir la végétation, la rajeunir et la dynamiser pour faciliter le maintien des berges. Il va créer des barrages et ça va favoriser la biodiversité. On a une explosion d’espèces dans les secteurs où se trouvent les castors."
Une espèce presque éteinte il y a un siècle
Autrefois très répandu, le castor d'Europe a longtemps été chassé pour sa fourrure, sa viande et ses sécrétions anales utilisées en parfumerie (!). Ainsi, on observe une diminution drastique de l'espèce dès le XIIᵉ siècle. Au XIXᵉ siècle, on recense environ 1 200 individus dans toute l'Europe.
Au début du 20ᵉ siècle, le castor est au bord de l’extinction en France, avec seulement une centaine d’individus dans la basse vallée du Rhône.
Syndicat Vingeanne-Bèze-Albanne
En 1909, le castor d’Europe est le premier mammifère concerné par des mesures de protection en France. Entre 1950 et 2002, 26 opérations de réintroduction sont effectuées à travers le pays.
Interdiction de le capturer !
"Aujourd’hui, le castor d’Europe est en expansion, il recolonise progressivement ses territoires délaissés. Il revient en force. On est dans la dynamique de l’espèce. Il se multiplie et remonte les affluents", précise Romain Tournier, technicien de rivière du SVBA.
Une espèce protégée donc, et le syndicat sera très vigilant à ce sujet. "Sur les secteurs où le castor est présent, tous les pièges sont interdits. Il faut quotidiennement faire un check des boîtes à fauve utilisées pour le piégeage des ragondins et si c’est un castor, on le relâche."
Pour éviter tout malentendu, le SBVA tient à rappeler les différences entre les ragondins et les castors, qui se ressemblent de loin. "Le visage du castor va être plus blanchâtre, il a aussi la queue plate contrairement au ragondin qui a la queue ronde", conclut Romain Tournier.