Jugée trop chère, une portion de 37km du canal de Bourgogne pourrait fermer aux bateaux

Vois navigables de France (VNF) pourrait fermer le tronçon Pouilly-en-Auxois / Venarey-les-Laumes (Côte-d'Or) du canal de Bourgogne, trop cher par rapport au nombre de bateaux qui l'empruntent. Rien n'est encore acté mais la nouvelle inquiète les usagers et les communes traversées.

Le canal de Bourgogne coupé en deux ? Les 37 km qui relient Pouilly-en-Auxois et Venarey-les-Laumes sont aujourd'hui menacés. Voies navigables de France (VNF) alerte : l'entretien de cette section, qui traverse une partie de la Côte-d'Or, coûte trop cher. "Ce tronçon représente 100 passages de bateaux à l'année", détaille Nicolas Vadrot, chef du service développement VNF. "On a fait le calcul : si on veut les pérenniser, il faudrait investir 50 millions d'euros."

L'organisme ne rechigne pourtant pas à investir dans les voies d'eau. Un contrat a même été signé avec l'État, qui doit verser des fonds supplémentaires pour leur entretien et développement. Nicolas Vadrot l'assure : "Demain, on va mettre plus d'argent pour ces voies. Mais il y a des choix à faire. On a aussi une responsabilité quant à l'investissement public et sa rentabilité."

"Ce serait une catastrophe !"

Du côté des usagers du canal, la nouvelle inquiète. Pour Christian, plaisancier qui emprunte ladite portion depuis 27 ans, une fermeture à la navigation "serait une catastrophe ! Déjà pour les bateaux, qui seront obligés de faire un gros détour. Puis les herbes aquatiques vont pousser dedans. Et au bout d'un moment, ça ne deviendra peut-être pas un égout, mais une mare. Ça coûte trop cher, oui, mais c'est un patrimoine et un patrimoine, ça s'entretient."

Même si cette partie est peu utilisée, c'est un patrimoine vivant et la fermer, c'est la tuer.

Roger Collins,

plaisancier

Un avis partagé par Roger Collins, qui a travaillé toute sa vie sur des péniches-hôtels et qui fait partie de l'association nationale des plaisanciers en eaux intérieures. "Ce serait un gaspillage monstre. Ça fait partie intégrante du patrimoine de la Bourgogne. Même si cette partie est peu utilisée, c'est un patrimoine vivant et la fermer, c'est la tuer."

Et les conséquences seraient aussi économiques. Car pour les communes traversées, c'est tout une vie touristique qui s'est organisée autour du canal de Bourgogne. "Toutes les populations locales sont très attachées et habituées à ce canal. C'est un élément sur lequel on compte également pour retrouver une population touristique", confirme Yves Courtot, président de la communauté de communes Pouilly-en-Auxois / Bligny-sur-Ouche.

Aucune décision arrêtée

VNF se veut toutefois rassurant : aucune décision n'est encore arrêtée. L'organisme espère avant tout trouver des solutions avec les différentes collectivités - département, région, communauté de communes... -, de façon à mutualiser les investissements. "L'arrêt de la navigation est un scénario !", tempère Nicolas Vadrot. "C'est uniquement si on n'arrive pas, tous les acteurs du dossier, à construire quelque chose qui nous permet de maintenir une activité de navigation."

Dans le cas où aucun accord n'est trouvé, des alternatives moins définitives pourraient être mises en place, comme par exemple des horaires de circulation réduits, ou une navigation "à la demande".

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