La société d'histoire naturelle d'Autun (SHNA) a récemment mené une enquête sur les populations de chats sauvages en Bourgogne. Avec une conclusion : l'espèce est de plus en plus présente dans la région, notamment en Côte-d'Or.
De loin, on les confondrait presque. Mais outre la taille, il existe une différence majeure entre le chat domestique et le chat forestier, ou chat sauvage : au confort des coussins devant l'âtre, le second préférera en effet les grands espaces ouverts. "Il aime les parties ouvertes pour aller chasser, et les parties forestières, les bocages un fermés pour se mettre à l'abri et élever les jeunes", détaille Clément Gilard, chargé d'étude "faune sauvage" à la société d'histoire naturelle d'Autun (SHNA).
Or, s'il est bien une chose dont la Bourgogne regorge, c'est d'espaces verts. Raison pour laquelle la SHNA observe un élargissement des populations de chats sauvages, notamment en Côte-d'Or. "C'est un phénomène observé à l'échelle nationale qui, on s'en doute, se produit aussi dans ce département", avance le naturaliste.
276 passages de chats sauvages en fin d'année dans le Parc national de forêts
La SHNA mène régulièrement des enquêtes pour évaluer la présence de certaines espèces sur le territoire régional. Entre le 1er octobre et le 31 décembre derniers, l'organisme a ainsi pu collecter des données sur la présence du félin aux abords des routes. "On a du mal à estimer exactement les effectifs", tempère Clément Gilard. Mais là encore, le constat est sans appel : "On en voit assez régulièrement, c'est une espèce qui est bien présente et qui a tendance à être de plus en plus visible depuis quelques années."
Sur le territoire du Parc national de forêts, se trouvant à la fois sur la Côte-d'Or et la Haute-Marne, on dispose toutefois d'un chiffre : 276 passages de chats sauvages ont été observés à la mi-décembre. "On ne dispose pas de suivi spécifique sur le parc. Mais on sait que cette espèce y est très présente", précise Sébastien Murcia, responsable du pôle communication du parc.
Alors comment expliquer cette recrudescence des félidés sur le territoire ? Selon une enquête de National Geographic publiée en mai 2021, deux explications : l'interdiction du piégeage, et la protection de l'espèce depuis plus de 40 ans.
Pour les amateurs de chats, attention donc : si vous tombez sur un spécimen, interdiction de l'adopter ! "De toute façon, comme son nom l'indique, il a un caractère sauvage. Dans une maison, il ne risque pas de ronronner", sourit Clément Gilard.