Côte d'Or : "Des bras pour ton assiette" met en relation viticulteurs et travailleurs volontaire pendant le confinement

"Des bras pour ton assiette" La plate-forme qui a été mise en place par le ministère, les syndicats agricoles et Pole Emploi. Elle met en relation agriculteurs et volontaires, privés d'emploi, prêts à travailler dans les champs. En Côte d'Or, c'est dans les vignes que les embauches ont lieu. 

A Vosne-Romanée, en Côte d’Or, les travailleurs s’activent à nouveau dans les vignes. La période est à l’ébourgeonnage, une action essentielle qui consiste à trier les pousses superflues pour garantir de bons rendements. Un travail habituellement fait par des connaisseurs qui viennent de très loin selon Alexander Goetze du domaine de Montille. « D’habitude, à cette période de l’année, on a environ 80 % d’étrangers qui viennent travailler. Ce sont souvent des stagiaires, des personnes qui travaillent déjà dans le vin et qui cherchent une expérience dans un domaine bourguignon. »

Mais en plein confinement, il a fallu trouver une autre source de main d’œuvre. C’est donc via «Des bras pour ton assiette » que le domaine a embauché six personnes. Cette plate-forme collaborative a été créée en collaboration entre le ministère de l’agriculture, les représentants de la profession et Pole Emploi. Selon la FNSEA, elle a déjà permis de pourvoir 5 000 emplois et compte près de 300 000 volontaires.
 


Parmi les bénévoles dans cette parcelle de Vosne-Romanée, Florine, orthophoniste de profession, mais habituée des vendanges, elle s’est tournée vers les vignes, le temps du confinement. Wahel, lui, est cuisinier et beaucoup moins familier du travail de la vigne. « C’est une découverte ! J’ai appris qu’il y avait un site. J’ai voulu aider. Et la vigne, c’est important pour moi. J’avais envie d’en apprendre davantage. » Après 2 jours de formation, les voilà reconvertis.
 

Se faire "du bien à l'esprit"

Habituellement, Sandrine Girardot est auto-entrepreneuse en tapisserie-décoration. Son activité est à l’arrêt. Elle s’est, elle aussi, portée volontaire pour ce travail minutieux sur une parcelle de Vosne-Romanée 1er Cru . «On écoute, on regarde des vidéos pour ne pas se tromper. Mais au bout de deux jours, j’ai l’impression d’avoir fait ça toute ma vie » s’étonne la jeune femme.

"Ça fait mal au corps mais ça fait du bien à l’esprit !" 


« Ce sont des gens motivés » se félicite Alexandre Goetze qui parcoure les rangs pour réexpliquer les gestes quand c’est nécessaire. Ravie de travailler sur une parcelle d’exception, Sandrine reconnait quand même un peu de stress. « C’est le travail d’un homme. On ne veut pas ruiner ses vignes ! Mais ce n’est pas si compliqué. Et c’est un cadeau de se retrouver là au soleil. C’est dur. Ça fait mal au corps mais ça fait du bien à l’esprit ! »
 
 

Plus de volontaires que de besoins

S’aérer l’esprit le temps du confinement. Ils sont nombreux à avoir sauté sur l’occasion. A Nuits-Saint-Georges, Aurore Monot-Devillard, propriétaire du domaine Devillard, n’en revient pas du nombre de candidatures qu’elle a reçues. « Recruter des saisonniers, ce n’est déjà pas facile habituellement. On était inquiet. J’ai entendu cette info [la plate-forme « Des bras pour ton assiette »]. On a tenté et on a bien fait! On a eu des réponse très rapides et on continue alors que les équipes ont démarré il y a quelques jours. »

Dans les vignes du domaine Bruno Clair, à Morey-Saint-Denis, Isabelle Clair se réjouit également. Depuis quelques jours, elle travaille avec des étudiants, des personnes privées d’emploi ou un groupe de jeunes partis en Australie mais qui ont été rapatriés juste avant le confinement. « Ça tombe très bien parce que l’on était un peu en retard dans les vignes ! » Confinement ou pas, les conditions climatiques des derniers jours ont accéléré le calendrier et le besoin de main d'oeuvre.
 

"Huit heures dans la journée où je mets mes soucis de côté. Ca permet de m’aérer la tête."


Mais au-delà du grand air et de la découverte, pour beaucoup de travailleurs, c’est un besoin vital. Murat Tunc est restaurateur. Son établissement a fermé depuis le début du confinement. Quinze ans après avoir fait les vendanges, il est donc revenu travailler dans les vignes depuis 3 semaines. « C’est huit heures dans la journée où je mets  mes soucis de côté. Je ne pense pas trop à mon affaire et ça permet de m’aérer la tête. Ça met un peu de beurre dans les épinards. Les aides qu’on nous donne c’est loin d’être suffisant donc ça me permet de subvenir un minimum à nos besoins » ajoute-t-il.

Il y aura encore du travail dans les prochains mois promet une viticultrice. Peut-être jusqu’aux vendanges. Elles s’annoncent précoces cette année et devraient avoir lieu au mois d’aout en Bourgogne.
 
 
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