"On a hâte de passer à 2025" : pourquoi 2024 est une année à oublier pour les vignerons

La saison des vendanges a débuté ce 10 septembre, et la récolte s'annonce bien en deçà des attentes pour l'ensemble des domaines bourguignons. Entre gel, pluie et maladies, les vignerons n'ont pas été épargnés.

"On a hâte de passer à 2025." Chez les vignerons bourguignons, le moral n'est pas au beau fixe. Le mois de septembre marque le début des vendanges, mais les domaines ont souffert cette année, et les récoltes s'annoncent faibles. Selon Thiébault Huber, vigneron à Meursault et président de la CAVB (Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne), près de 2 000 hectares ne pourront pas être vendangés cette année.

On s’apprête à faire une petite récolte en Bourgogne.

Thiébault Huber

Président de la CAVB

La faute à une météo plus que capricieuse. En quelques mois, les vignerons ont tout connu. "Fin avril, il y a eu du gel, puis on a eu une pluviométrie exceptionnelle toute la saison et même encore maintenant avec des orages à plus de 100 millilitres. Une pluviométrie comme ça, c'est très rare. C'est le double de pluie qu’en année normale. Tout ça a généré une grosse pression de maladie, notamment le mildiou qui a causé énormément de pertes."

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"Personne n'a été épargné"

De quoi définitivement tirer un trait sur cette année ? Pas tout à fait. Pour Thiébault Huber, les prochains jours seront décisifs pour sauver ce qu'il reste du millésime 2024. "Il faut qu’on ait des conditions météorologiques ensoleillées et venteuses. En termes de quantité, c'est perdu, mais en qualité, on peut encore faire quelque chose de joli."

La qualité du vin va dépendre des jours à venir.

Thiébault Huber

Président de la CAVB

Cette année, il a fallu s'employer pour tenter de sauver son vignoble. Président de la CAVB, Thiébault Huber sent ses collègues marqués par l'effort, souvent peu récompensés. "Personne n'a été épargné, c'était une année éprouvante pour tout le monde. Les exploitations qui ont utilisé des produits de synthèse s’en sont mieux sorties. Mais ils n'ont pas le moral. Il a fallu beaucoup de passages de tondeuses, de débroussailleuses pour se protéger des maladies... Les vignerons sont fatigués et ont vite envie de passer à 2025."

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Des conséquences sur les prix ?

Une mauvaise récolte qui va avoir impact financier pour les vignerons, mais pas pour les consommateurs. "Si on perd 40 ou 50% de sa récolte, on perd la moitié de son chiffre d'affaires. Mais le prix ne va pas augmenter, ça a déjà beaucoup augmenté par le passé et là, on a atteint le seuil."

Vigneron devient un métier très angoissant.

Thiébault Huber

Président de la CAVB

Pour compenser la mauvaise récolte de cette année, les vignerons devront donc s'appuyer sur les réserves. Et 2023 a été une belle année avec "un millésime généreux, de qualité et homogène."

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