Après avoir annoncé la fermeture du lycée Anne-Marie Javouhey de Chamblanc (Côte-d'Or) le 4 avril, le conseil national de l'enseignement agricole privé (CNEAP) a fait machine arrière le 20 avril. L'établissement va rouvrir dès le lundi 24 avril. À trois jours de la rentrée, la nouvelle semblait inespéré pour les parents.
Le 20 avril, à trois jours de la fin des vacances de printemps, les parents d'élèves du lycée privé et agricole Anne-Marie Javouhey de Chamblanc (Côte-d'Or) ont recu un courrier qu'ils n'attendaient plus. Le CNEAP, en charge de la direction par intérim depuis fin mars, y annonce ouvrir de nouveau l'établissement et ce "jusqu'à la fin de l'année scolaire", comme c'était initialement prévu.
Officiellement, le 7 avril, la fermerture définitive de l'établissement même au-delà des vacances était annoncée dans un courrier, privant ainsi près de 80 élèves de cours et de certains d'examens. L'incapacité à accueillir les étudiants est alors mis en cause.
Mais dans les faits, les enfants et les professeurs avaient dû évacuer dès le 4 avril, après l'avoir appris "15 minutes avant la fin des cours".
Les enfants devaient être transférés
Céline Rozborski est déléguée des parents à Chamblanc, elle détaille la manière dont l'annonce de la réouverture est reçue : "C'est une excellente nouvelle. On pensait que ça ne rouvrirait pas. Des parents restent en colère, ils se sont foutus de nous, personne ne répondait."
La déléguée des parents assure avoir reçu beaucoup de soutien "de la part d'élus, de médias et surtout de la DRAAF (Direction régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt) qui a été déterminante".
De son côté, le CNEAP réclame"un climat d'apaisement" pour terminer l'année dans les meilleures conditions.
"Les enfants étaient perturbés à l'idée de changer d'établissement, de devoir repartir à zéro en cours d'année... Ils ont beaucoup échangé entre eux sur les réseaux, tout le monde a hâte de reprendre, que ce soit eux ou les professeurs."
Céline Rozborskiparent d'élève et déléguée des parents
Pendant les vacances printanières, les parents ont remué ciel et terre pour que leurs enfants puissent être scolarisés ailleurs. "La filière maraichage aurait été transférée à Pouilly-en-Auxois", explique-t-elle. "Pour la majorité, la première solution c'était Saint-Martin-en-Bresse, ils ont été formidables. Nous avions juste un formulaire à remplir".
Une source d'inquiétude pour tout le monde
Mais les élèves appréhendaient un tel changement en cours d'année, dans des établissements aux effectifs différents. "Ils étaient perturbés à l'idée de changer d'établissement, de devoir repartir à zéro en cours d'année, de se refaire des amis..."
"Le mieux c'était de rouvrir le portail de Chamblanc. Les enfants ont beaucoup échangé entre eux sur les réseaux, tout le monde a hâte de reprendre, que ce soit eux ou les professeurs."
Céline Rozborskiparent d'élève et déléguée des parents
Les transports et les conditions d'hébergement posaient question."On avait réfléchi à la mise en place de covoiturages, c'était la seule solution et ça ne convenait pas à tout le monde. Aussi passer d'externe à interne pour la plupart des élèves, c'était aussi une source d'inquiétude, notamment financière. Le mieux, c'était de rouvrir le portail de Chamblanc. Les enfants ont beaucoup échangé entre eux sur les réseaux, tout le monde a hâte de reprendre, que ce soit eux ou les professeurs."
Les raisons de réouverture encore floues
Dans la lettre du CNEAP, le motif de la réouverture n'est pas clairement indiqué. Rémy Guillot, le président, et Soeur Dominique Marie Primevert, autorité de la tutelle, tous deux signataires, indiquent que "les difficultés mentionnées dans le courrier du vendredi 7 avril dernier ont pu être levées ces derniers jours", sans donner plus de précisions.
Contactés, les représentants du CNEAP n'ont pour le moment pas donné suite à nos sollicitations. Pour accueillir parents et élèves, Marie-Ange Girardot-Ponsard, cheffe d'étabissement par intérim sera présente lundi 24 avril.
Un retour bienvenu, mais prudent
Bien qu'il est annoncé que les cours, le service de restauration et l'internat reprendront d'un côté et que l'équipe enseignante assurera l'accompagnement "jusqu'à la fin de l'année scolaire" de l'autre, les parents eux restent sur leurs gardes.
"Beaucoup ont perdu confiance", assure Céline Robzborski. "On avait pris des mesures et certains avaient engagé des frais pour le transfert des enfants. On espère qu'ils vont tenir leurs promesses".
À noter qu'un dépôt de plainte en tant que collectif avait été évoqué, mais faute d'organisation il n'y a, à ce jour, qu'un dépôt de requête en référé pour la réouverture déposé à titre indiviuel.