"Plus de 10 000 euros de rénovation" : 500 caravanes occupent illégalement l'aérodrome, le maire veut porter plainte

Depuis le 30 août, près de 500 caravanes occupent illégalement la piste de l'aérodrome de Nuits-Saint-Georges (Côte-d'Or), empêchant toutes activités. Le maire de la commune a décidé de porter plainte.

Ce samedi 30 août, près de 500 caravanes des gens du voyage se sont installées sur les pistes de l'aérodrome de Nuits-Saint-Georges (Côte-d'Or) dans le cadre d'un pèlerinage religieux qui doit durer jusqu'au 8 septembre. "La commune a été informée de notre passage depuis le 5 mai dernier," explique un des membres de la communauté.

"Nous leur avons dit que nous serions, au minimum, 200 caravanes. Il se trouve que nous sommes plus nombreux. Je l'ai expliqué à la sous-préfecture et à la gendarmerie," ajoute-t-il. Une version que le maire de la commune, Alain Cartron (DVD), conteste. La mairie estime, en substance, qu'elle avait simplement été prévenue de l'arrivée des 200 caravanes convenues.

Le maire veut donc porter plainte, d'autant plus que les relations avec les gens du voyage ne se passent pas bien. Il leur reproche d'avoir, par le passé, saccagé certains endroits mis à disposition par la mairie pour les accueillir. À deux reprises, le terrain de rugby s'est retrouvé inutilisable après le passage des gens du voyage.

De son côté, la communauté estime que "la commune n'a pas de terrain à nous mettre à disposition. Elle ne remplit pas les critères du schéma départemental." Ce document découle de la loi Besson, votée en 2000. Il détermine les secteurs géographiques d'implantation des aires permanentes d'accueil.

D'après ce document, Nuits-Saint-Georges fait bien partie des villes devant mettre en place ces accueils. La commune ne serait donc pas en règle

"Plus de 10 000 € de rénovations" ?

Il reste que les gens du voyage se sont installés sur cette piste d'aérodrome, et le premier à en pâtir est l'aéroclub de Nuits-Saint-Georges.

Depuis le début de l'été, c'est la troisième fois qu'il doit fermer pour les mêmes raisons. "Un avion a besoin de 500 à 600 mètres de piste pour décoller. Là, il nous en reste 200. Donc clairement, on ne peut rien faire," explique le président de l'association, Sébastien Debray.

Au-delà des pertes liées au manque à gagner, Sébastien Debray estime que de nombreuses réparations vont être nécessaires. "Le passage répété de véhicules, les manœuvres, le regroupement de plusieurs personnes qui piétinent le terrain... Tout cela risque de créer de petites bosses, ce qui est incompatible avec nos avions."

"Le coût dépendra des dégâts, mais cela pourrait se chiffrer à plusieurs dizaines de milliers d'euros de rénovation," ajoute-t-il. Les gens du voyage ont indiqué qu'ils seraient prêts à rembourser une partie du manque à gagner lié à leur séjour.