Dans la petite ville de Senozan, en Saône-et-Loire, des caravanes de gens du voyage ont investi de force le stade de la commune le 31 juillet 2022, au grand désarroi du maire. Vincent Faguet a tenté de les dissuader, en vain. Il aurait été victime de violences de leur part. Il a décidé de porter plainte.
► MISE À JOUR 2 AOÛT - Vincent Faguet, maire de la ville de Senozan, maintient sa plainte à l'encontre de la personne de la communauté des gens du voyage qui l'a agressé. L'édile a proposé un compromis. La plainte peut être retirée seulement si les gens du voyage s'installent sur le terrain voisin, le terrain d'entraînement. Si l'accord n'est pas respecté, ils doivent plier bagages dans les plus brefs délais.
"À 11h45, j’ai reçu une dizaine d’appels téléphoniques. Au début, je ne faisais pas forcément attention car c’était dimanche. Au bout d’un moment, j’ai décroché", témoigne Vincent Faguet, l'édile de Senozan. Le maire a la surprise d'apprendre qu'un camp de gens du voyage s'installait sur l'un des deux terrains du stade de cette commune de plus de 1000 habitants.
Atterré, il décide de s'y rendre pour s'interposer face à cette installation illégale. Il dit avoir été victime de violences physiques. "Ils m’ont attrapé les bras et serré la gorge. Ils m’ont donné deux minutes pour retirer mon véhicule du chemin sinon j’atterrissais, avec ma voiture, dans le champ de maïs", raconte le maire. En colère, l'élu a déposé plainte le même jour, plainte transmise au tribunal judiciaire de Mâcon.
Des négociations houleuses
Les gens du voyage se sont installés de force sur le terrain du stade pour une durée de huit jours. Le départ se fera au matin du dimanche 7 août, entre 6 heures et 8 heures. "En attendant, ils m’ont dit que pendant cette période d'installation, personne ne pourra rien faire", ajoute Vincent Faguet. Des négociations ont été possibles seulement lorsque la communauté était installée, mais avec la seule présence du maire et du chef des gendarmes.
Leur position était très claire, explique Vincent Faguet : soit la municipalité les laisse sur le terrain et ils donneront 2 000 euros pour payer les frais annexes, soit ils détruisent le terrain avant de partir. "Je leur ai demandé de se mettre sur l’ancien terrain. Le "chef" était d’accord, mais pas le reste de sa communauté car l’herbe n’est pas assez verte. Le nouveau terrain sera détruit, car on annonce une grosse sécheresse…" se désole le maire qui a investi 7 000 euro sur la rénovation de ces pelouses.
Une aire pour les gens du voyage à huit kilomètres
Le maire se sent seul et démuni face à la situation. "J'ai peu de soutiens et aucune nouvelle du préfet", s'attriste l'édile. Les seuls qui l’ont contacté, ce sont le secrétaire général et le maire de Mâcon, dont il affirme avoir le soutien. Il témoigne qu'il a le soutien de chacun.
Vincent Faguet est abasourdi par le fait qu'à huit kilomètres de sa commune, à Sennecé-lès-Mâcon, se trouve une aire de grand passage pour les gens du voyage. "Mais le problème, c’est qu’il faut payer et c’est à côté de la voie ferrée donc ils ne veulent pas y aller", explique le maire.