Ce mercredi 31 mai a lieu la journée mondiale sans tabac. Et sans cigarette électronique jetable ? Addiction, problèmes cardiaques... un pneumologue détaille les dangers de la "Puff".
La journée mondiale sans tabac de ce mercredi 31 mai fera place à un nouveau combat : faire interdire la cigarette électronique jetable. Aussi appelé Puff, cet appareil alimenté par une batterie au lithium a vu sa consommation tripler entre 2019 et 2022 chez les adolescents selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT).
Pour plus de précisions sur les dangers d'un tel produit, nous avons posé trois questions à Frédéric Le Guillou, pneumologue et président de l’association Santé respiratoire France.
Pourquoi vouloir interdire la cigarette électronique jetable ?
Frédéric Le Guillou : Le premier danger, c'est le marketing du produit. Il est composé de couleurs vives, avec des motifs qui font penser à des bonbons. Il y a des arômes fruités ou aux sucreries. C'est très clairement une volonté des marques de cibler les plus jeunes, c'est très grave.
Ensuite, il y a un risque environnemental fort. Les batteries au lithium et le plastique qui la composent polluent déjà nos plages et nos océans.
Quels dangers représente la présence de nicotine dans la Puff ?
F.L. : Le danger essentiel, c'est la présence de nicotine. Il conduit à une addiction forte et renforcée par les sels de nicotine, car ils sont destinés à des personnes qui cherchent à arrêter de fumer. Commencer par la puff et dériver vers le tabagisme à cause de l'addiction, c'est le plus dangereux.
La nicotine augmente les risques cardiaques. Faire un effort après avoir consommé de la Puff, c'est se risquer à souffrir de différents problèmes mettant en péril la vie des adolescents. L'altération du rythme cardiaque est une possibilité par exemple.
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Quels sont les risques quand il n'y a pas de nicotine pour les plus jeunes ?
F. L. : Comme tout ce qui est inhalé, il y a des risques d'aggraver les maladies respiratoires comme l'asthme. Les produits utilisés sont assez flous, ils peuvent mener à des irritations des voies respiratoires.
Même sans nicotine, il y a un premier pas de fait dans le comportement d'un fumeur. Et il est beaucoup trop facile de se procurer des produits interdits aux mineurs aujourd'hui en France. Que ce soit pour le tabac ou les cigarettes électroniques jetables, les deux tiers des bureaux de tabac vendent aux mineurs sans problème.
Il est nécessaire de faire du contre-marketing pour ces produits. Et si possible, empêcher les bureaux de tabac de s'implanter ou de renouveler leurs licences près des établissements scolaires.