Sécheresse : comment les mesures de restriction de consommation d'eau sont-elles prises?

Dans quatre secteurs de Côte-d'Or, agriculteurs et industriels notamment, doivent à compter de ce lundi réduire leur consommation d'eau en raison de la sécheresse. On vous explique comment ces mesures sont prises.

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Plusieurs secteurs de la Côte-d'Or sont désormais en alerte face au risque de sécheresse. Des premières mesures de restriction de la consommation d'eau s'appliquent à partir de ce lundi 13 septembre 2021. Ces décisions découlent d'arrêtés préfectoraux, pris en tenant compte notamment des débits des cours d'eau.

La surveillance des cours d'eau est confiée aux équipes de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal). Elles peuvent compter en Bourgogne-Franche-Comté sur un réseau d'environ 200 stations réparties le long des cours d'eau. Celles-ci mesurent toutes les dix minutes leur niveau.

"Ces données sont remontées automatiquement, et puis elles servent à l'étiage, à la prévision des crues, à la connaissance des milieux", précise Marc Philippe, chef du département hydrométrie gestion quantitative à la Dreal de Bourgogne-Franche-Comté. À partir des informations remontées par les stations de mesure, son service publie tous les lundis un bulletin de situation hydrologique, où figurent les dernières mesures des débits des rivières.

"Dans le bulletin du lundi 6 septembre, on a un certain nombre de cours d'eau de Côte-d'Or qui ont franchi leur seuil d'alerte", détaille Marc Philippe. La préfecture de la Côte-d'Or, sur la base de ces informations, a donc décidé de prendre un arrêté concernant quatre bassins versants : l’Ource, la Tille-Amont, la Bèze et l’Arroux.

Les mesures sont prises de manière assez automatique. Si le débit d'un cours d'eau descend en-dessous d'une certaine valeur, déterminée à l'avance, la Dreal le signale dans son bulletin. La préfecture tient compte de ces données pour appliquer, conformément à son arrêté-cadre sur la sécheresse, des restrictions de consommation d'eau plus ou moins drastiques.

Surveillance des débits

Des valeurs précises sont déterminées pour chaque cours d'eau. Pour la Tille amont par exemple, l'arrêté-cadre de la préfecture de la Côte-d'Or (PDF) prévoit une activation du seuil d'alerte si le débit de la rivière, au niveau de la station de mesure d'Arcelot, passe en-dessous de 0,55 mètre cube par seconde. Pour le seuil d'alerte renforcée, c'est 0,30 m3/s. Pour le seuil de crise, 0,11 m3/s.

Le dernier bulletin sécheresse de la Dreal, daté du 6 septembre (PDF), indique un débit moyen mesuré à 0,398 m3/s sur la Tille amont. Une valeur inférieure au seuil d'alerte. Conséquence logique, quelques jours plus tard, la préfecture de la Côte-d'Or a pris un arrêté suite au franchissement de ce seuil dans le bassin de la Tille amont, comme trois autres dans le département. Un arrêté qui prévoit notamment des restrictions de la consommation d'eau pour l'agriculture et l'industrie.

La Dreal précise toutefois que son bulletin constitue simplement "un outil d'aide à la décision". "La décision de prendre un arrêté sécheresse par le préfet de département se fonde sur une analyse plus large de la situation basée notamment sur la hiérarchisation des usages au regard de la disponibilité de la ressource en eau potable ainsi que de la vulnérabilité des cours d’eau", peut-on lire.

La préfecture reste décisionnaire de l'application de restrictions, plus ou moins drastiques, selon le niveau d'alerte. Ces mesures sont définies à l'avance et concernent les professionnels comme les particuliers, selon la gravité de la sécheresse constatée.

Pour l'heure, l'année 2021 est bien moins sèche que les précédentes dans notre région. Il a fallu attendre le mois de septembre pour que des bassins versants franchissent le seuil d'alerte en Côte-d'Or. "En 2020, c'était au mois de mai", rappelle Marc Philippe, de la Dreal Bourgogne-Franche-Comté.

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