18 bénévoles redonnent leurs couleurs d'antan aux portes de la collégiale de Semur-en-Auxois

Ce samedi 11 septembre, 18 bénévoles de l'association Terres et Couleurs ont repeint les portes de la collégiale de Semur-en-Auxois (Côte-d'Or), abandonnés depuis 100 ans. Ils ont appliqué une recette ancestrale à base d'ocre pour respecter les couleurs originelles des boiseries.

Les portes de la collégiale de Semur-en-Auxois (Côte-d’Or) ont retrouvé leurs couleurs d’antan. Ce samedi 11 septembre, 18 bénévoles ont donné de leur temps pour repeindre les trois portails de l'église qui étaient laissés à l’abandon depuis près d’un siècle. Les peintres novices ou expérimentés ont utilisé des recettes ancestrales à base d’ocre.

L’initiative a été impulsée par l’association Terres et Couleurs, qui depuis 26 ans participe à la promotion des derniers producteurs d’ocre. Par le passé, elle est déjà intervenue sur des monuments prestigieux comme la cité de Carcassonne, la basilique de Saulieu ou la cathédrale de Chartres. "On se retrouve une fois par un sur un chantier que l’on souhaite mettre en valeur", explique Félicien Carli, président du collectif dont la ville de Semur-en-Auxois est partenaire pour cette opération.

Deux couches de peinture d'ocre

Il faut dire que les portes de la collégiale avaient bien besoin d’un coup de jeune. Laissées à l’abandon pendant 100 ans, les boiseries nécessitaient un traitement spécifique. Les 18 bénévoles de Terres et Couleurs se sont alors retrouvés pour poser au total deux couches de peinture, une le matin et une l’après-midi.

La peinture ne vient pas en concurrence avec l’architecture mais elle va faire ressortir le bâtiment. Quand tout sera peint, on ne verra plus que la sculpture !

Félicien Carli, président de Terres et Couleurs

"On va avoir à la fin l’aspect de la collégiale probablement comme elle était à l’origine avec des peintures mâtes qui utilisent des ocres de la région. On a retrouvé des recettes qui étaient utilisées autrefois pour les mettre en œuvre sur le chantier", salue Félicien Carli.

Dans le détail, l’ocre est incorporée à de l'eau, du savon de Marseille, de la farine et de l’huile de lin. Une préparation digne des recettes de grands-mères les plus réputées et qui se fait sous l’œil aiguisé de Cyril. "C’est génial et merveilleux de travailler avec ce matériau. Ça sent bon, c’est super à appliquer. On vient avec des gros pinceaux pour recouvrir les boiseries. Plus les bois sont vieux et anciens, plus ils ont soif et sont contents de boire cette peinture", décrit le bénévole.

Une intervention en effectifs limités

Ce samedi 11 septembre, 18 bénévoles se sont réunis. Un nombre réduit en raison de la crise sanitaire. Habituellement, l’association Terres et Couleurs rassemble entre 50 et 100 volontaires sur ses opérations.

Mais peu importe, pour les défenseurs de monuments armés d’un simple pinceau venus sur place, la motivation est intacte. "Je suis là pour la protection du patrimoine, l’utilisation de techniques ancestrales qui se perdent et puis aussi pour l’idée de laisser une trace sur ces bâtiments", souffle Benjamin.

"C’est dommage que ces portes soient abimées. Donc on est très contents de pouvoir donner ce bon coup de pinceaux avec une peinture de bonne qualité. Ça donne tout de suite un beau rendu", ajoute Benoît.

Découvrez le résultat de l'intervention des bénévoles ci-dessous.

L’association Terres et Couleurs était déjà intervenue en 2008 à Semur-en-Auxois, sur une terre hautement symbolique pour l’ocre. Au 19ème siècle, la Bourgogne était en effet la première région productrice du matériau dans le monde.

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