Tracts néonazis en Côte-d’Or : "aucune leçon n'a été tirée de l'Histoire", pour le procureur de Dijon

Alors que des tracts néonazis ont été distribués dans plusieurs boîtes aux lettres de Genlis (Côte-d'Or) en début de semaine, la procureur de la République de Dijon réagit ce vendredi 7 juillet. Il évoque les peines encourues par les auteurs : un an d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende.

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Nous vous en parlions jeudi 6 juillet sur notre site internet. En début de semaine, plusieurs habitants de Genlis (Côte-d’Or) ont découvert des tracts néonazis dans leurs boîtes aux lettres. Des prospectus adressés aux "compatriotes de race blanche" dans lesquels les auteurs prônent le rétablissement de "la domination de la race blanche en Europe".

Y apparaissent également des croix gammées et le "Reichsadler", l'aigle du parti nazi. Le prospectus est signé par le "Département d’éveil racial du peuple" et renvoie vers le groupe Gab (un réseau social alternatif) de "Démocratie participative", un site d'extrême-droite interdit dans de nombreux pays d'Europe.

Alors qu’une enquête a été ouverte par le parquet de Dijon, le procureur de la République de Dijon, Olivier Caratotch a réagi ce vendredi 7 juillet à la distribution de ces tracts.

Est-ce qu'on en sait un peu plus sur la distribution de ces tracts à Genlis ?

Ce sont des tracts qui ont été découverts principalement dans une rue. La gendarmerie a été alertée. Pour l'instant, on a collecté une dizaine de ces tracts nauséabonds dans ce qu'ils écrivent et qui caractérisent un certain nombre d'infractions. Une enquête est ouverte et confiée aux gendarmes de ma compagnie de Dijon, à la brigade de Genlis et la brigade de recherches de Dijon.

Les distributions de tracts néonazis, c'est un phénomène qui se multiplie. C'est arrivé en Bretagne, dernièrement dans le Jura, maintenant en Bourgogne.

C'est un phénomène apparu dès la fin du mois de mai, d'abord par des transmissions électroniques, notamment à des élus. Le pôle national de lutte contre la haine, rattaché au parquet de Paris, s'est saisi de ces transmissions. Nous sommes en relation avec lui pour ces docuements électroniques.

Pour les courriers, les enquêteurs et les parquets sont en relation les uns avec les autres pour faire des recoupements. Il n'y aurait aucun sens que chaque gendarmerie enquête alors que c'est manifestement un phénomène national. Les tracts qui sont remis sont du même accabit. Est-ce que ce sont les mêmes auteurs ? C'est l'enquête qui permettra de le savoir.

Le phénomène vous inquiète-t-il ?

Le phénomène évidemment interloque et inquiète. Voir ce type de document en 2023, on a l'impression de voir des documents de 1939 et on a la sensation qu'aucune leçon n'a été tirée de l'Histoire. Donc oui, il inquiète.

Quelle peine encourent le ou les auteurs ?

C'est un tract qui qualifie l'infraction d'incitation publique à la haine raciale. Il revêt aussi des croix gammées et l'aigle du troisième Reich. Dont cela caractère un rappel d'un embléme d'une organisation condamnée pour crime contre l'humanité. 

Pour la provocation à la haine raciale publique, c'est un an d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende. Chaque tract constitue une infraction punie de 1 500 euros d'amende. 

On a déjà des pistes aujourd'hui sur les auteurs ?

Non pour l'instant, on n'a pas de piste sérieuse. Il y a des investigations dont je ne vais pas révéler les éléments pour ne pas nuire à l'enquête. Mais évidemment, nous recherchons activement d'où ont pu être produits ces tracts et par qui ils ont pu être distribués.

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