Ce 8 mars, pour la Journée internationale des droits des femmes, l'INSEE publie une étude sur la place des femmes aux postes de décision. En Bourgogne-Franche-Comté, le constat est peu reluisant : la parité est loin d'être atteinte.
"La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales." Voilà le principe de parité tel que défini par la Constitution du 4 octobre 1958. Un principe pourtant loin d'être parole d'Évangile en Bourgogne-Franche-Comté (BFC).
Ce mardi 8 mars a lieu la Journée internationale des droits des femmes. À cette occasion, l'Insee publie une étude sur la part de femmes aux postes de décision dans la région. Le résultat est sans appel : les femmes restent peu nombreuses à occuper des fonctions décisionnelles, au même niveau de responsabilité que les hommes.
Peu de femmes dans les postes à haute responsabilité
Fin 2019, seuls 33% des chefs d'entreprises en BFC étaient des femmes. L'un des taux les plus faibles en France métropolitaine, loin derrière la Bretagne (37%) par exemple, mais juste devant l'Île-de-France (32%).
Cela signifie que, sur près de 77 000 chefs d'entreprise dans la région, 25 630 sont des femmes.
Par ailleurs, 23% des cadres dirigeants sont des femmes. Cette catégorie recoupe notamment les cadres administratifs, financiers, commerciaux et directeurs techniques des entreprises de 500 salariés et plus, ainsi que les dirigeants de SA, SAS, ou encore SARL.
L'Insee constate également que plus la taille de l'entreprise augmente, plus les femmes sont nombreuses à ces postes. Un phénomène en demi-teinte, puisqu'il serait surtout dû aux dispositifs légaux mis en place pour accentuer la parité.
La fonction publique, un secteur majoritairement féminin
68% des postes de fonctionnaires sont assumés par des femmes. En revanche, elles occupent moins les postes de direction que les hommes (41%).
Dans le secteur de l'hôpital public, elles occupent 63% des postes de direction dans les établissements médico-sociaux, contre 48% dans les hôpitaux. En somme, elles se trouvent surtout à la tête des petites structures.
À noter que dans la fonction publique d'État (enseignants, gendarmes...), seuls 31% des emplois de direction sont détenus par des femmes.
Les cheffes d'entreprise et cadres dirigeantes moins payées que leurs homologues masculins
La BFC est la région métropolitaine où l'écart salarial des cadres dirigeants est le plus élevé. Le salaire des femmes en moyenne inférieur de 33% à celui des hommes. Une différence qui s'explique notamment par le fait que les femmes qui occupent ces postes sont plus jeunes que leurs homologues.
Ci-dessous, un graphique qui présente l'écart salarial net mensuel entre hommes et femmes, pour les emplois de dirigeants.
Des élues de plus en plus nombreuses
L'étude de l'Insee se conclut sur une bonne nouvelle : la part de femmes parmi les élus s'accroît. En 10 ans, les mandats de députés et sénateurs se sont largement rapprochés de la parité.
À titre d'exemple, 44% des sénateurs de la région en 2021 étaient des femmes, contre... 0% en 2010. La part de députées est quant à elle passée de 17% à 41%.
Les conseillers départementaux remportent pourtant la palme de la parité : il s'agit du seul type de mandat où autant de femmes que d'hommes sont élus.