Journée des droits des femmes : découvrez 5 femmes de Bourgogne-Franche-Comté qui sont sorties des sentiers tracés

Une astronome, une pasteure, une femme chef d’entreprise, une directrice de théâtre, une présidente d’une juridiction financière… Elles ont des métiers peu courants ou des responsabilités peu communes pour des femmes. A l’occasion de la journée des droits des femmes le 8 mars, France 3 Bourgogne-Franche-Comté vous propose de découvrir 5 femmes pas ordinaires…

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Céline Reylé, une scientifique qui compte les étoiles

Céline Reylé est astronome à l’Observatoire des sciences de l’Univers THETA de Franche-Comté. Un métier qu’elle a choisi par amour des mathématiques. Au point qu’elle oublie parfois “que ces chiffres qui me donnent parfois mal à la tête, c’est quand même des étoiles, c’est quand même la voûte céleste, une galaxie et que c’est beau”. Elle fait partie des 400 chercheurs dans le monde à travailler sur la mission Gaia, du nom d’un satellite qui permet à des scientifiques de collecter des données sur notre galaxie :

« le but est de faire la cartographie de presque 2 milliards d’étoiles de la Voie lactée. C’est presque 1% des étoiles de cette galaxie ».

Céline Reylé est considérée comme une spécialiste des “naines brunes”, ces étoiles dites ratées parce que leur masse ne permet pas d’atteindre la température de fusion thermonucléaire. Elles sont donc pas ou peu brillantes.

Dans ce milieu encore très masculin, elle a dû faire sa place. Surtout quand ses filles étaient jeunes et qu’elle avait le sentiment de ne “rien faire correctement”, ni son travail de chercheuse, ni son rôle de mère. Aujourd’hui, ses filles sont grandes et la culpabilité a un peu disparu. Reste une grande charge de travail entre la recherche, le tutorat auprès d’étudiants en thèse, son rôle au sein du Conseil national des astronomes et physiciens et sa mission d’enseignante.

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Portrait de Céline Reylé, astronome à l’Observatoire des sciences de l’Univers THETA de Franche-Comté ©France 3 Bourgogne

Laurence Tartar, pasteur et comédienne

Laurence Tartar est pasteure à Chalon-sur-Saône, sur la paroisse de Chalon-Tournus-Sornay depuis l’été 2020. Un dernier poste pour cette personnalité atypique qui veut être ouverte, à l’écoute de ses fidèles pour lesquels elle se voit comme un guide, presque une mère “les paroissiens qui viennent d’Afrique et de Madagascar ne m’appellent pas pasteure, ou madame ou Laurence, ils m’appellent maman. Depuis 35 ans, j’entends cela quotidiennement”.

C’est une rencontre avec le pasteur de son village des Deux-Sèvres qui influera son destin. La jeune femme, issue du milieu agricole, est destinée à épouser un agriculteur. Mais elle rêve de théâtre, d’écriture et “d’ouvrir tout grand ses bras comme le pasteur de son village”. Elle fera donc du théâtre, écrira des pièces et deviendra pasteure en 1986. Dans quelques années, après 35 ans de ministère, elle prendra sa retraite, qu’elle appelle sa “4ème vie” dans laquelle elle prévoit de faire tout ce qu’elle n’a pas fait avant : voyager, faire des photos, écrire, cuisiner, s’occuper de ses proches et “tâcher d’être heureuse et de rester libre”.

Laurence Tartar est pasteure à Chalon-sur-Saône, sur la paroisse de Chalon-Tournus-Sornay ©France 3 Bourgogne

Valérie Renet, une littéraire à la tête des comptes publics

Valérie Renet est présidente de la Chambre des comptes de Bourgogne-France-Comté, la juridiction chargée de contrôler l’utilisation de l’argent public. Elle a été nommée à l’été 2021 après un parcours atypique : agrégée d’anglais, elle commence sa carrière professionnelle comme enseignante avant de travailler dans la diplomatie en Ukraine et au ministère des Affaires étrangères. Le diplôme de l’ENA en poche, elle entame ensuite une nouvelle vie professionnelle comme magistrate dans différentes chambres régionales des comptes de France.

Dans son métier et dans son rôle, Valérie Renet ne se voit pas comme un censeur ou un donneur de leçons. Au contraire, pour elle, la Chambre des comptes doit être au service des citoyens : “il y a de l’émotion partout. Dès qu’on sort un rapport et il y a des mots qui peuvent être mal interprétés ou qui blesser, ce sont des choses à prendre en compte”. Elle veut donc être transparente, pédagogue et accompagner les collectivités qui ont des problèmes budgétaires plutôt que les montrer du doigt. C’est une mission de service public qui, pour elle, donne tout son sens à son engagement : “comme beaucoup de gens, j’ai besoin de sens et d’utilité. Et je l’ai dans ce travail”.

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Laurence Tartar est pasteure à Chalon-sur-Saône, sur la paroisse de Chalon-Tournus-Sornay depuis l’été 2020. Un dernier poste pour cette personnalité atypique qui veut être ouverte, à l’écoute de ses fidèles pour lesquels elle se voit comme un guide, presque une mère “les paroissiens qui viennent d’Afrique et de Madagascar ne m’appellent pas pasteure, ou madame ou Laurence, ils m’appellent maman. Depuis 35 ans, j’entends cela quotidiennement”. C’est une rencontre avec le pasteur de son village des Deux-Sèvres qui influera son destin. La jeune femme, issue du milieu agricole, est destinée à épouser un agriculteur. Mais elle rêve de théâtre, d’écriture et “d’ouvrir tout grand ses bras comme le pasteur de son village”. Elle fera donc du théâtre, écrira des pièces et deviendra pasteure en 1986. Dans quelques années, après 35 ans de ministère, elle prendra sa retraite, qu’elle appelle sa “4ème vie” dans laquelle elle prévoit de faire tout ce qu’elle n’a pas fait avant : voyager, faire des photos, écrire, cuisiner, s’occuper de ses proches et “tâcher d’être heureuse et de rester libre”. Valérie Renet, une littéraire à la tête des comptes publics Valérie Renet est présidente de la Chambre des comptes de Bourgogne-France-Comté ©France 3 Bourgogne

Maëlle Poésy, une metteuse en scène qui veut “réinventer les frontières” du théâtre

Maëlle Poésy a été nommée directrice du TDB, le Théâtre Dijon Bourgogne, en septembre 2021. C’est la 1ère femme à occuper ce poste. Elle a été plusieurs fois artiste associée au TDB, sous la direction de ses prédécesseurs François Chattot et Benoît Lambert. Elle reconnaît que c’est ce lien avec Dijon et le TDB qui l’a poussé à se porter candidate à la direction du théâtre : “je ne sais pas si j'aurais pu aller dans un autre lieu, quand l'occasion s'est présentée, c'était évident pour moi".

Elle a construit son dossier de candidature avec plusieurs auteurs et artistes associés avec lesquels elle entend proposer des œuvres contemporaines où les genres (théâtre, marionnettes, danse, cirque…) seront mélangés : “La question de la pluridisciplinarité m'intéresse beaucoup” dit-elle. Tout comme le mélange des publics, notamment les jeunes : “je viens de la famille du théâtre et j’ai donc rencontré le théâtre très tôt”, explique celle qui développe les représentations dans les établissements scolaires. Avec des pièces pas forcément faites pour les jeunes, parce que “dès qu’on peut proposer une œuvre aux jeunes, on leur offre une possibilité de regard sur le monde”.

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Maëlle Poésy est directrice du TDB, le Théâtre Dijon Bourgogne. ©France 3 Bourgogne

Véronique Rivoire, une juriste devenue chef d’entreprise

Véronique Rivoire est la PDG de l’entreprise d’affinage de Comté Rivoire-Jacquemin de Montmorot dans le Jura. L’entreprise a été créée par ses arrières-arrières grands-parents en 1860. Mais avant d’arriver à sa tête, Véronique Rivoire a d’abord fait des études en droit des affaires et exercé comme juriste. C’est à la suite du décès brutal de son père en 1991, qu’elle prend les rênes de l’entreprise. Elle est jeune, elle est femme, les débuts sont difficiles. Mais grâce à des salariés de l’entreprise, des fromagers, des producteurs de lait et beaucoup de temps passé dans les caves et les fermes, elle apprend tout du métier : “j’ai pris des cours de mamelles” dit-elle, “et croyez-moi quand vous êtes juriste, vous passez pour un ovni!”.

Aujourd'hui, Véronique gère près de 5.000 tonnes de comté et une 40aine de salariés. Mais jamais -dit-elle- elle n'a regretté son choix et ce métier qui lui permet - grâce à un produit vendu dans le monde entier- de « s’ouvrir à des cultures étrangères ». Elle est également engagée dans la filière, en tant que vice-présidente de l’interprofession du comté, qui regroupe producteurs de lait, fabricants de fromages et affineurs. C’est un poste important d’un point de vue professionnel car il est question de règlementation ou de promotion. C’est aussi, une façon de montrer que les femmes comptent. Toutes, même celles qui n’ont pas de mandat : “elles sont discrètes, mais il ne faut pas oublier que ce sont elles qui font le travail essentiel en coulisses”.

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Véronique Rivoire est la PDG de l’entreprise d’affinage de Comté Rivoire-Jacquemin de Montmorot dans le Jura ©France 3 Bourgogne

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Pourquoi une journée des droits des femmes ?

La Journée internationale des Femmes a été officialisée en 1977 par l’UNESCO. Cette journée de mobilisation a pour but de faire un bilan des conditions de vie et de travail des femmes dans le monde et de faire entendre des revendications pour améliorer leur situation. En France, c’est en 1982 qu’elle devient officielle, grâce au MLF (Mouvement de libération de la femme) et à Yvette Roudy, ministre des Droits des Femmes.

Depuis cette date, la situation des femmes s’est nettement améliorée en France. Il reste toutefois des disparités importantes. Aujourd’hui, les femmes sont plus souvent diplômées que les hommes, mais elles s’orientent moins vers les filières du numérique ou scientifiques (28% de femmes en école d’ingénieurs, 40% dans les cursus universitaires scientifiques). Elles sont aussi moins bien insérées : 30 mois après l’obtention de leur diplôme, 75% des hommes ont trouvé un emploi contre 63% des femmes. Et le niveau de rémunération à formation et ancienneté égales reste plus faible pour les femmes d’environ 25%.

Dans certains secteurs, l’inégalité est flagrante :

  • les femmes ne représentent qu’un tiers des chefs d’entreprise en France, souvent dans des entreprises de taille petite ou moyenne,
  • dans les professions culturelles, seulement 4 personnes sur 10 sont des femmes. En ce qui concerne les spectacles vivants, selon des chiffres de 2020-2021, 62% des d’entre eux sont réalisés par des hommes, 86% dans le domaine des musiques actuelles et 78% pour la musique classique.
  • la parité en politique est encore loin d’être atteinte : moins de 40% des femmes à l’Assemblée nationale et à peine plus de 30% au Sénat.

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