"Un voleur compulsif !" : un an avec sursis pour l'employé qui avait volé pour plus de 600 000 euros en bouteilles de vin

Ce mardi 6 août, le tribunal judiciaire de Dijon a condamné François B. à un an de prison avec sursis et 10 000 euros d'amende pour avoir volé près de 1 300 bouteilles de vin sur plus de quatre ans. Il devra également payer un euro symbolique, ainsi que les frais d'avocat à la Maison Bichot.

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"Ce qui nous frappe chez lui, c'est l'illogisme du personnage." Les mots de Me Lepert-De Courville pour qualifier son client sont durs. C'est ce qui ressort du procès de cet homme : un employé "très investi dans sa société," alors que François B. comparaît ce mardi 6 août devant le tribunal judiciaire de Dijon pour avoir volé près de 1 300 bouteilles de vin.

Le préjudice est estimé à plus de 600 000 euros. Une somme importante, que cet homme de 56 ans n'a dès le départ pas réfutée. Il a donc été condamné à un an de prison avec sursis et 10 000 euros d'amende. Il doit également rembourser les frais d'avocat de la Maison Bichot, et leur donner un euro symbolique pour les dommages et intérêts.

Mais revenons en arrière : le 8 février 2024, François B. travaille à la Maison Bichot, une célèbre entreprise de vin qui possède plusieurs domaines dans le Chablisien et à Nuits-Saint-Georges. Son employeur va alors voir, sur des caméras installées précédemment, cet homme de 56 ans en train de voler quatre bouteilles.

Son domicile, situé dans le Pays Beaunois, est perquisitionné. Les policiers font alors une découverte saisissante dans ses caves : des bouteilles de vin par milliers y sont stockées, certaines avec des étiquettes, d'autres sans. L'homme de 56 ans dirige les enquêteurs vers le domicile de sa mère, où ils en retrouvent des milliers.

"Dépression" ou "cleptomanie" ?

Les caisses de vin sont saisies et rendues à leurs propriétaires : les Maisons Joseph Drouhin et Albert Bichot. Cette dernière se rend compte d'une chose : toutes les bouteilles volées par cet homme ont été restituées. François B. l'affirme : il n'a jamais vendu ou bu un des produits dans sa cave.

Et les milliers d'euros en espèces qui ont été découverts cachés un peu partout chez lui ? "On m'a appris à ne jamais faire confiance aux banques. C'était de l'argent donné lors d'événements comme mon anniversaire. On retirait régulièrement 300 euros avec ma femme," explique-t-il.

Mais alors, pour quelles raisons a-t-il décidé de voler toutes ces bouteilles ? D'après François B., c'était quelque chose qu'il faisait machinalement : "je suis suivi médicalement. Il en ressort que je serais sous dépression et que ce serait un palliatif," a-t-il affirmé. Une déclaration contredite par son propre avocat.

Me Lepert-De Courville a plaidé "la cleptomanie" de son client, avant d'ajouter qu'elle croit "son client lorsqu'il dit qu'il ne connaissait pas la valeur de ces bouteilles. D'après moi, il avait besoin de s'emparer de ce qui est considéré comme de la beauté ou de l'art car il n'y a pas accès."

Cette arrestation, "un électrochoc"

Le quinquagénaire d'allure frêle s'est aussi excusé "auprès des Maisons impliquées, du personnel et, globalement, de toute personne qu'il a pu froisser." Le procureur adjoint de la République, Pascal Labonne-Collin, a estimé qu'il s'agissait d'excuses. D'après lui, François B. est "un voleur compulsif" qui ne volait pas "de la piquette."

Il a requis 18 mois avec sursis et 10 000 euros d'amende. Au final, la présidente du jury a réduit cette peine à un an, avec un sursis probatoire de cinq ans, estimant que cette arrestation lui avait servi "d'électrochoc" et le considérant suffisamment responsable pour retrouver un travail et suivre le traitement nécessaire.

Me Lepert-De Courville s'est satisfait de ce jugement. "C'est une peine de principe. L'amende était inévitable étant donné l'importance des vols et le préjudice évident. Il n'y avait pas besoin d'injonctions de soin : c'est un fait unique dans sa vie. Il ne travaillera plus dans le vin. Il a compris qu'il était en dépression. Il est suivi et il continuera."

Ce vol se classe parmi les plus importants du genre, à égalité avec le vol, en 2019 au domicile d'un courtier bordelais, d'une centaine de caisses de Petrus, Mouton-Rothschild, ainsi qu'un flacon de la très prestigieuse Romanée-Conti, un bourgogne qui se targue d'être le vin le plus cher au monde. Le préjudice avait été d'un demi-million d'euros.

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