Une habitante du village de Spoy, en Côte-d'Or, a découvert plusieurs têtes de sangliers dans la rivière ce dimanche 15 novembre. Avertis par le maire de la commune, les gendarmes sont venus constater les faits.
Une passante a fait une découverte peu appétissante ce dimanche 15 novembre au matin, alors qu'elle profitait de son heure de sortie autorisée pendant le confinement pour se promener au bord de la rivière à Spoy, en Côte-d'Or.
"Elle a vu des têtes de sangliers dans la rivière, raconte Sébastien Chignardet, le maire de la commune située à quelques kilomètres au nord de Dijon. "Je me suis déplacé sur place et j'ai été malheureusement contraint de constater qu'il y avait cinq têtes déversées dans la rivière. Cinq têtes, des tripes, un cœur et un petit marcassin qui devait être dans le ventre d'une mère", ajoute-t-il.
Les têtes auraient été déposées dans la nuit ou au petit matin. "Elles n'y étaient pas hier, parce que d'autres passants avaient circulé et n'avaient rien remarqué", précise l'élu sans étiquette que nous avons joint par téléphone. Le maire a fait appel aux gendarmes qui sont venus constater les faits.
La fédération de chasse "se désolidarise"
Reste à savoir comment les animaux ont été tués. "Les gendarmes se posent beaucoup de questions. Un accident ? Une chasse non autorisée ?", liste l'élu. En tout cas, le lieu a pu être choisi pour sa tranquillité. "C'est un endroit qui n'est pas éclairé, où on peut manœuvrer facilement avec un véhicule".
Le président de chasse, Philippe Lorrilliard, qui est mon deuxième adjoint, n'a jamais vu ça. Il est même agacé parce que ça donne encore une mauvaise image de la chasse, alors qu'eux ne font pas n'importe quoi. C'est réglementé.
Pendant la période de confinement, la chasse au grand gibier reste autorisée en Côte-d'Or. Mais des règles précises ont été définies par arrêté préfectoral (PDF). La destruction des restes d'animaux suit également une réglementation détaillée.
La fédération des chasseurs de Côte-d'Or a réagi dans un communiqué mardi 17 novembre. "La fédération se désolidarise de ce genre d'actions irresponsables pour des raisons sanitaires évidentes – et s’il s’avère qu’un chasseur en est à l’origine - totalement contraire à une chasse éthique et responsable qu’elle prône", indique-t-elle.
Elle rappelle également les mesures mises en place pour collecter les déchets de chasse. "L’enlèvement et le traitement des déchets de venaison permettent de réduire à la fois les risques épidémiologiques et de limiter les gênes aux autres usagers de la nature […] Dans les secteurs à enjeu sanitaire, la collecte est rendue obligatoire, et dans les autres zones, la fédération incite fortement et accompagne ses sociétés de chasse à s’équiper de bacs et faire évacuer les viscères par l’équarrissage.
Pour la saison cynégétique 2019-2020, l’enlèvement des déchets de chasse et viscères ne représente pas moins de 40 000 euros pris en charge par la fédération, qui reste, par ailleurs, très attentive aux solutions alternatives pour l'élimination / le recyclage des déchets de chasse."
Comme le précise l'article L228-5 du code rural et de la pêche maritime, le fait de "jeter en quelque lieu que ce soit des sous-produits animaux ou produits dérivés" est puni d'une amende de 3 750 euros.