Arielle Dombasle, Daniel Auteuil, des directeurs de théâtre. 200 artistes signent une tribune où ils s’engagent à se faire vacciner. Parmi eux, des signataires des scènes du Doubs, Jura, ou Côte-d-Or.
Pour faire un pas décisif dans la maîtrise de la pandémie, et ce, sans aucune hésitation, nous nous engageons à nous faire vacciner dès que ce sera possible.
Parmi les 200 signataires de la tribune figurent
- Cédric Fassenet (directeur des Scènes du Jura)
- Jean Piret (directeur des Scènes du Jura)
- Célie Pauthe (directrice du Centre dramatique national Besançon Franche-Comté)
- Benoît Lambert (directeur du Théâtre Dijon Bourgogne - Centre dramatique national)
Ils sont quatre du monde de la culture en Bourgogne Franche-Comté à s’engager en faveur de la vaccination. Stanislas Nordey, directeur du théâtre national de Strasbourg est à l’initiative de cette tribune publiée le 7 janvier dans les colonnes du journal Le Parisien. « On peut dire que c'est une manière de montrer l'exemple. Et, j'espère, de faire réfléchir. J'entends souvent des gens se plaindre que les politiques, que Macron ne se fait pas vacciner… Les signataires de cette pétition disent simplement Nous, on y va, on est prêts. Parce qu'aujourd'hui, il n'y a pas d'autre voie possible. C'est une question de bon sens et de responsabilité collective" explique Stanislas Nordey.
La santé mentale des gens est importante. On respecte les gestes barrières dans les théâtres.
Cédric Fassenet, dirige les Scènes du Jura à Lons-le-Saunier. Il n’a pas hésité très longtemps avant de signer cette tribune. “Il y avait la question de la vaccination, mais aussi la volonté de sortir de cette crise, en groupe on arrive davantage à se faire entendre” dit-il. Le théâtre de Lons-Le-Saunier est toujours à l’arrêt, pas de public, quelques artistes en résidence, des représentations de danse sauvées in extremis dernièrement en faisant des représentations dans le gymnase d’un collège devant 70 élèves. La culture trouve le temps long. “On ne comprend pas que la culture ne soit pas essentielle, la santé mentale des gens est importante. On respecte les gestes barrières dans les théâtres. J’ai un théâtre à l’italienne à quatre étages, où les gens peuvent ne pas se croiser, je ne vois pas en quoi on met les gens en danger” argumente Cédric Fassenet. Signer cette tribune est pour lui un acte militant, pour dire qu’un quotidien sans culture “ce n’est pas la société qu’on veut”. Le directeur des scènes du Jura met en cause également la gestion politique de la santé en France. “Les choix hospitaliers faits depuis des années, on les paye dans le Jura, où une ligne de Smur a fermé, des services d’urgences également” rappelle-t-il. Le Jura est actuellement le département de la région Bourgogne Franche-Comté le plus touché par la crise sanitaire avec un taux d’incidence de 334 nouveaux cas pour 100.000 habitants en 7 jours.
Envoyer des signaux forts pour la vaccination
“C’est à nous, société civile d’envoyer des signaux forts pour dire qu’il faut y aller” explique à Besançon, Célie Pauthe, directrice du Centre dramatique national Besançon Franche-Comté. Dans la Franche-Comté, terre de Louis Pasteur, la jeune femme estime qu’il faut donner des signaux forts pour la vaccination. “Je peux comprendre la suspicion sur les vaccins, mais il faut la contrer, on sait que les vaccins nous ont sauvé, la vaccination est notre seul espoir” confie-t-elle.
Le CDN, c’est 15 à 20 emplois. Les répétitions de la création Antoine et Cléopatre ont pu reprendre avec les contraintes sanitaires. “On est à 10 jours de ce qui aurait dû être une première. On fait tout pour amener le spectacle à son bout. C’est terrible, on va faire quelques filages sans public. Nous allons faire une captation du travail à usage interne, mais le spectacle vivant ne peut être en aucun cas remplacé par une diffusion” ajoute Célie Pauthe.
Le CDN espère toujours pouvoir maintenir les premières représentations d’Antoine et Cléopatre prévues les 22,23,24 janvier : “On fait tout pour se préparer à rouvrir le plus possible, au printemps, cet été, sur des périodes qui n’étaient pas programmées au départ”.
Cette pétition, c'est une manière d'agir pour sortir de l'impasse
Parmi les 200 signataires de la Tribune, on trouve également Grand Corps Malade, ou Nagui mais aussi des musiciens. Pour l’initiateur du mouvement, la culture ne peut rester à subir. "A ce rythme là on va rester fermé pendant un an encore... Nous ne pouvons pas être seulement en train de nous plaindre. Cette pétition, c'est une manière d'agir pour sortir de l'impasse", explique Stanislas Nordey au Parisien.Il appelle les artistes à "s'emparer" de leur "destin", il voit aussi dans cet appel "un acte de citoyen" pour répondre à une "responsabilité collective face au virus".
Les salles de spectacles espéraient une réouverture mi-décembre. Un espoir à nouveau douché par le Premier ministre lors de sa conférence de presse ce 7 janvier. Il n'y a toujours pas de date précise de réouverture pour le monde de la culture. Un nouveau point d'étape sera fait le 20 janvier.