Le premier ministre Jean Castex invité de BFMTV ce mercredi 2 décembre a précisé les mesures que le gouvernement envisage pour dissuader les Français d'aller skier à l'étranger en Suisse voisine notamment où les remontées mécaniques sont ouvertes malgré l'épidémie.
"On va instaurer avec les Préfets des départements limitrophes, une quarantaine, c'est à dire qu'on fera des contrôles aléatoires à la frontière et que le Préfet pourra ordonner la mise en quarantaine sept jours" a déclaré le premier ministre.Une décision aux mains des préfets
Si vous allez skier en Suisse par exemple, "vous subirez des tests et vous serez placé en isolement 7 jours" précise Jean Castex. Les préfets des départements limitrophes "pourraient ordonner un isolement de sept jours" pour les Français qui rentreraient d'une station de ski suisse ou espagnole. "La conclusion à en tirer, c'est que je ne vais pas en Suisse" pour skier, a ajouté Jean Castex. Interrogé pour plus de précisions, Matignon a affirmé: "c'est à la main des préfets" et "cela ne concerne pas les travailleurs transfrontaliers".Le gouvernement français veut dissuader ses ressortissants d'aller skier sur les domaines alpins étrangers qui restent ouverts pour l'instant en Suisse notamment. l'Espagne et l'Autriche pourraient faire de même, et même l'Andorre.
"D'autres pays n'ont pas la même conception, mais je vais protéger les Français en les empêchant d'aller se contaminer, et je rétablis l'équité vis à vis des gestionnaires de ski français que je suis là pour défendre" a justitifié sur BFMTV Jean Castex.
.@JeanCASTEX annonce "un isolement de sept jours" pour les personnes parties skier à l'étranger pic.twitter.com/YOvD38xm1q
— BFMTV (@BFMTV) December 2, 2020
La veille, le Président Emmnanuel Macron avait préparé le terrain. "S'il y a des pays qui maintiennent des stations ouvertes, il y aura des contrôles pour dissuader les Français" et pour "ne pas créer une situation de déséquilibre avec des stations en France", avait déclaré le chef de l'Etat.
La Suisse visée par cette mesure de quarantaine
On skie déjà en Suisse, même si les Français n'ont possibilité que de le faire s'ils sont dans leur rayon de 20 km et ce jusqu'au 15 décembre. Ensuite, l'allégement du confinement, devrait leur permettre de voyager librement à l'étranger pour les vacances de Noël.L'Allemagne et l'Italie ont annoncé la fermeture de leurs domaines alpins en raison de l'épidémie de Covid-19. Dans le Haut-Doubs et le Haut-Jura, frontaliers avec la Suisse, la concurrence des pistes suisses inquiétait forcément les professionnels. Les stations de ski du massif du Jura espèrent convaincre les vacanciers avec d'autres arguments neige, notamment la beauté de leurs domaines nordiques, 2.500 km de pistes tracées dans le massif du Jura, dans le Doubs, l'Ain et le Jura.
En Franche-Comté, les fans de ski alpin commençaient à se demander s'il n'y aurait pas des contrôles de voitures aux frontières, vers la Suisse. Le dessinateur de presse bisontin Rhodo avait choisi l'humour pour sourire de la situation.
#ski #Suisse
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Les réactions en Franche-Comté, frontalière avec la Suisse
Dans le Haut-Doubs et Haut-Jura, les frontaliers sont nombreux. "Donc un Français peut travailler en Suisse mais ne peut pas y aller pour skier ?" s'interroge Lothi."Quid de ceux qui iront juste se balader en Suisse (sans skis lol) comment différencier ?" ajoute Claude.
"Des contrôles aléatoires, c'est vraiment tout et n'importe quoi ça" pour Brigitte. "Et donc quand on va au ski dans les Alpes francaises en passant par la Suisse car on habite dans le Doubs, ça va être marrant ..." sourit Frédéric sur la page Facebook de France 3 Franche-Comté.
Le Sénateur du Territoire de Belfort Cédric Perrin (LR) s'interroge lui aussi : "Quid de celles et ceux qui se rendront dans les Alpes française (à Chatel par exemple) depuis notre belle région en traversant la Suisse comme ils le font depuis des dizaines d’années parce que le plus court chemin entre deux points est toujours la ligne droite ? ... Une mesure peut être annoncée quand elle est tenable et contrôlable ; celle-ci une fois de plus ne l’est pas, et surtout elle ouvre la porte à davantage de questions encore. Le premier ministre rame pour tenter de faire le service après-vente d’une mesure ridicule annoncée par le Président de la République ... une fois n’est pas coutume."