Covid-19 : "Laissez-nous installer des centres de vaccination" crient les élus locaux de Franche-Comté

Plus de vaccinations, plus vite, pour le maximum de personnes : les élus demandent d'ouvrir des centres de vaccination. Plus qu'une lutte de pouvoir entre Paris et les régions, il s'agit d'être le plus efficace possible devant l'épidémie qui reprend de plus belle. Plus efficace que l'Etat.

Ils sont maire ou président de conseil départemental et ils sont en colère, et surtout inquiets. Le virus ne se calme pas, bien au contraire, après les fêtes de fin d'année, il a tendance à repartir de plus belle. Seule possibilité actuelle pour lutter contre la propagation : le vaccin. L'Etat est accusé de tous les maux et surtout d'inefficacité, de lenteur coupable. Même le président de la République, Emmanuel Macron, s'est plaint de cette campagne de vaccination qui ne démarre pas vraiment.

Les maires le disent : "On est prêts !"

"Qu'on nous laisse faire, on sait faire. On a déjà mis en place des centres de dépistage, pourquoi pas un centre de vaccination ?" Ces propos sont ceux de Damien Meslot, maire Les Républicains de Belfort. Ils pourraient être ceux d'autres maires de la région, excédés par la désorganisation de l'Etat. Damien Meslot a annulé, comme tous ses collègues, ses voeux en "présentiel". D'habitude, un millier de personnes se retrouve au gymnase "Le Phare" pour une cérémonie de voeux pour la bonne année. Il propose donc d'installer ce centre de vaccination dans ce site, qui bénéficie d'un parking, et ce, en lien avec l'ARS, l'Agence Régionale de Santé. Il propose même de fournir du personnel.

Idem de l'autre côté de la région Bourgogne-Franche-Comté, à Lons-le-Saunier où Jean-Yves Ravier, DVG, élu maire en juin 2020, ne dit pas autre chose :"Nous avions une réunion avec la préfecture ce mardi 5 janvier pour ce centre de vaccination qui a été repoussé d'une journée. Il peut être installé à Jura Parc. Là, tous les soignants âgés de plus de 50 ans ou à risques peuvent venir se faire vacciner. "Et Jean-Yves Ravier s'inquiète pour le Haut-Jura, encore plus touché que la plaine, peut-être à cause de la proximité de la Suisse qui n'a pas pris de mesures drastiques.

Toujours dans le Jura, à Dole, le maire Jean-Baptiste Gagnoux attendait lui aussi cette réunion de préparation à un centre de vaccination :"On a prévu la salle des fêtes, près de la mairie et du lycée Duhamel. Sous la surveillance d'un médecin, ce sont des infirmiers retraités et des médecins qui ont, eux aussi, cessé leur activité professionnelle, qui pourraient faire les vaccins."

A Vesoul, le maire Alain Chrétien, (Agir, Divers Droite), qui soutient le gouvernement, a publié un communiqué : "Je propose aussi de mettre à disposition de l’ARS la salle Parisot afin de créer un grand centre de vaccination prioritaire pour répondre à l’urgence de la situation sanitaire."

A Besançon, la salle est déjà trouvée également : ce sera le gymnase Résal, dans le quartier des Chaprais, qui est retenu. Il répond au cahier des charges fixé par l'ARS. Les personnels de santé libéraux viendraient ici, l'hôpital Jean Minjoz prenant en charge ses propres salariés. Pour le moment, une incertitude : plusieurs centaines de personnes seraient concernées mais combien exactement ? L'ARS ne le sait pas... Chaque jour, une centaine de personnes pourrait défiler dans ce lieu, sur trois files..."On se tient prêt !" dit-on à la mairie de Besançon.

En Haute-Saône, Yves Krattinger veut agir et vite

Yves Krattinger est un homme en colère. Le président du conseil départemental de Haute-Saône a donné ce mardi 5 janvier, une conférence de presse pour faire le point sur la situation dans son département. Comme les autres élus, maires des villes, il veut agir pour accélérer les vaccinations et regrette que l'Etat ne fasse pas appel aux collectivités : " On pouvait mobiliser les pompiers pour la logistique. On peut travailler avec les maires des communes pour organiser des espaces où les gens peuvent se faire vacciner. On saurait faire, on saurait mobiliser. On commence à en parler, mais quand on en a parlé il y a quelques jours (à l'ARS), on nous a dit "c’est pas comme ça que ça va se passer." On est en train de devenir collectivement la risée des gens, on va être cloué au pilori, tous. Il faut se réveiller. Les Français vont s’impatienter..." dit-il. Selon Yves Krattinger, il faut faire confiance aux territoires.

Il poursuit : "Si on fait un Ehpad tous les deux jours, un Ehpad par semaine, ça ne va pas marcher... C’est ça qui nous inquiète prodigieusement. Mettons nous en situation de vacciner 500.000 personnes par semaine."

Jeudi 7 janvier, le gouvernement doit communiquer sur cette campagne de vaccination. Jean Castex, premier Ministre, et Olivier Véran, ministre de la Santé, devraient apporter des précisions.

Officieusement, les centres de vaccination devraient être opérationnels lundi 11 janvier.

 

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