La fin de l’année est la période la plus prolifique pour le secteur de l’horlogerie. Les fabricants de montres, très fragilisés économiquement par la crise sanitaire espèrent une réouverture rapide des magasins.
"On a une perte du chiffre d’affaire significative du fait de la fermeture des magasins", avoue Aymeric Vernhol, co-dirigeant de la marque mortuacienne Pequignet, "Après le premier confinement, on a eu une petite flambée de consommation à la reprise, mais ça n’a pas compensé la perte des deux mois de fermeture".
On est présents sur Internet, mais quand on a 800 clients sur la France, Internet ne peut pas tout compenser
À l’approche des fêtes de fin d’année, l’inquiétude augmente, Noël étant une période cruciale. "On est très inquiets parce que Noël, pour nous, ça représente 40 % des ventes. Or, pour l’instant, la plupart des clients sont fermés", s’alarme Pierre-Alain Berard, président de Lip. "Alors certes, on est présents sur Internet, mais quand on a 800 clients (revendeurs) sur la France, Internet ne peut pas tout compenser", continue-t-il.
Du côté de France Horlogerie, syndicat professionnel du secteur, on évoque une baisse de chiffre d’affaire considérable pendant ce confinement : "Au mois de novembre, on s’attend selon les entreprises, à une baisse de 60 à 80 % du chiffre d’affaire", explique Patrice Besnard, délégué général du syndicat. "Ce deuxième confinement est embêtant, car, d’une part, il y a l’arrêt de toute une série d’achats effectués par des touristes étrangers, et d’autre part, l’export, quoi qu’on en dise, a du mal à repartir que ce soit vers l’Union européenne ou vers la sous-traitance".
Concernant les ventes sur Internet, le syndicaliste rejoint l’avis de Pierre-Alain Berard : "Il y a une hausse de la vente en ligne, mais ça ne profite pas forcément à toutes les gammes de produits et on est dans des produits où culturellement, on a besoin de voir le produit, de le toucher… On a quand même une forte déperdition de la clientèle".
Une tribune pour alerter sur leurs difficultés
Début novembre, chacun a co-signé (avec d’autres horlogers, bijoutiers et syndicats) une tribune transmise au ministère de l'Économie, alertant sur leurs difficultés : "A l’heure où la France vit une crise sanitaire inédite, les commerçants "non-essentiels" et les fabricants français qui les approvisionnent (car il en existe encore) sont parmi les grands perdants, les "sacrifiés" de ce nouveau confinement", dénonçaient-ils.À travers cette tribune, ils demandent au gouvernement la réouverture des commerces non essentiels et la possibilité de bénéficier des mesures d’urgence en matière d’allègement des charges de chômage partiel et de compensation.