Le ministre suisse de la santé lui-même qualifie la situation de "très mauvaise" et le pays s'interroge sur un durcissement des restrictions. Dans le même temps, les députés LREM, F. Barbier et D. Sommer, veulent que les travailleurs frontaliers bénéficient de vaccinations dans les entreprises.
Ce mercredi 6 janvier, le gouvernement suisse envisage de prolonger jusqu'à fin février les mesures de lutte contre la propagation du coronavirus, face à une situation qui reste "tendue".
La situation est très mauvaise en Suisse
Le Conseil fédéral (gouvernement) s'est réuni en séance extraordinaire et annoncera sa décision le 13 janvier après avoir consulté les cantons. Ce qui est nouveau, et en dit long sur la gravité de la situation, c'est que les cantons ne pourront peut-être plus assouplir les règles nationales comme c'est le cas jusqu'à maintenant. Comme lors de la première vague, la Suisse n'a pas instauré de confinement mais a fermé ses restaurants, établissements culturels et installations de sport et de loisirs. Les écoles sont toutefois restées ouvertes, contrairement à la première vague.
Ces mesures décidées le 18 décembre devaient prendre fin le 22 janvier mais le gouvernement propose de les prolonger de cinq semaines, jusqu'à fin février, en soulignant qu'il est déjà prévisible que le nombre de cas ne diminuera pas de manière significative et durable ces prochaines semaines".
Le gouvernement envisage l'obligation de travailler à domicile, la fermeture des magasins et des restrictions supplémentaires concernant les rassemblements et les événements privés. "La situation n'est pas bonne, elle est vraiment mauvaise", a déclaré le ministre de la Santé, Alain Berset, en conférence de presse, expliquant que l'épidémie "ne diminue pas et reste à un très haut niveau". Le pays d'un plus plus de 8 millions d'habitants a enregistré le 5 janvier plus de 4.800 nouveaux cas de Covid.
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— BAG – OFSP – UFSP (@BAG_OFSP_UFSP) January 6, 2021
06.01. Aktueller Stand sind 470'789 laborbestätigte Fälle, 4'808 mehr als am Vortag. Gemeldete Tests: 31'709 in den letzten 24 Stunden.https://t.co/nYgsunfIcQ pic.twitter.com/cG86zM3D1f
La deuxième vague est beaucoup plus forte que la première chez nos voisins helvétiques : plus de 4000 cas nouveaux par jour et on déplore en Suisse une centaine de morts au quotidien. Les vaccinations ont commencé fin décembre. La covid-19 a déjà causé la mort dans le pays la mort de 7 400 personnes. Les responsables craignent également que l'apparition de nouveaux variants plus contagieux augmente la probabilité d'une résurgence de l'épidémie.
Les députés LREM du Pays de Montbéliard écrivent au chargé des Affaires Européennes
Frédéric Barbier et Denis Sommer, tous deux députés de la majorité LREM, ont écrit à Clément Beaune, Secrétaire d’État, Chargé des Affaires européennes, pour l'alerter sur la situation des travailleurs frontaliers.
Ils rappellent que, lors de la première vague, la Suisse a fermé immédiatement ses frontières, notamment parce que le nord de la région était limitrophe avec Mulhouse, important cluster. Ce qui a compliqué la vie des frontaliers en allongeant leur temps de transport.
Ils constatent : "Aujourd’hui, la situation s’est inversée et elle est particulièrement alarmante côté helvétique, la Suisse disposant d’un des taux de contamination les plus élevés en Europe, ce qui n’est sans doute pas sans incidence sur la situation sanitaire dégradée dans notre secteur, qui a conduit le gouvernement à y renforcer ses restrictions par un couvre-feu à 18h." Les deux députés demandent "des mesures complémentaires entre nos deux territoires voisins ..."
Leurs propositions sont claires : "C’est en ce sens, et alors que la vaccination contre la Covid-19 a débuté des deux côtés de la frontière, que nous vous sollicitons, Monsieur le Ministre, afin d’encourager la Suisse à mettre en place une vaccination prioritaire et gracieuse, destinée à l’ensemble des travailleurs frontaliers français qui le souhaitent et ce, dans l’objectif de les protéger et de préserver leurs familles.Une bonne pratique qui viendrait récompenser les efforts que les travailleurs frontaliers ont eu à fournir au printemps dernier pour se rendre sur leur lieu d’activité professionnelle, du fait de la fermeture des frontières suisses. Cela renforcerait également notre diplomatie sanitaire et nos accords transfrontaliers, face à cette pandémie sans précédent qui affectent nos deux pays voisins et amis."
Doubs et Jura, deux départements frontaliers particulièrement touchés
En Bourgogne-Franche-Comté, l'épidémie de covid reste sur un haut plateau avec plus de 1800 personnes hospitalisés. Dont 179 en réanimation au 3 janvier. Les taux d'incidence remontent, le Doubs connait 302,2 nouveaux cas pour 100.000 habitants en 7 jours, pour le Jura, le taux d'incidence était de 334 quasiment au 3 janvier. La proximité avec la Suisse est l'un des facteurs qui fait que l'épidémie ne diminue pas dans la région. Les quatre départements de Franche-Comté sont placés en couvre-feu anticipés à 18 heures.