Alors que l’épidémie de covid-19 repart à la hausse, les mesures sanitaires sont renforcées dans les établissements pour personnes âgées. C’est le cas à Digoin, en Saône-et-Loire, où les visites sont suspendues à l’Ehpad des Opalines.
L’épidémie de covid-19 repart à la hausse.
Depuis le 18 septembre 2020, la Saône-et-Loire fait partie des départements classés en zone rouge de "circulation active du virus".
Comme partout en France, les mesures sanitaires sont renforcées dans les établissements pour personnes âgées. Les personnes les plus fragiles sont celles qui ont plus de 70 ans, elles sont davantage touchées par des formes graves de Covid.
A Digoin, en Saône-et-Loire, les visites sont suspendues à l’Ehpad des Opalines, où un cluster a été détecté.
On déplore deux décès, trois personnes hospitalisées et plusieurs cas positifs.
L’alerte a été donnée jeudi dernier quand un résident a été testé positif au coronavirus. Une campagne de tests a révélé que 15 résidents sur 39 étaient contaminés, ainsi que deux membres du personnel.
Depuis, deux malades sont morts et trois autres ont été hospitalisés à Paray-le-Monial dans un état jugé inquiétant.
Pour casser la chaîne de contamination, l’établissement a pris des mesures : les pensionnaires testés positifs sont isolés des autres dans une aile distincte du bâtiment afin d’éviter les contacts.
Toutes les visites ont été suspendues jusqu’à nouvel ordre. Les familles sont tenues informées de la situation chaque jour, mais seuls les appels téléphoniques ou vidéo restent possibles.
Une nouvelle campagne de tests devrait être menée jeudi 24 septembre pour faire le point sur l’évolution de l’épidémie et adapter les mesures en conséquence.
La nouvelle a été accueillie avec tristesse dans la commune de Digoin. "Ça a été la stupéfaction, car lors de la première vague nous avions eu la chance de n’avoir aucun cas dans nos trois Ehpad, deux privés et un public", explique Fabien Genet, maire de Digoin (DVD).
"Il faut permettre aux personnes âgées de continuer à voir la famille"
Le président de la République Emmanuel Macron a visité un Ehpad du Loir-et-Cher mardi 22 septembre. Il a assuré ne pas vouloir "isoler à nouveau nos aînés".
Il faut permettre aux personnes âgées de "continuer à voir la famille, celles et ceux qu'on aime, et continuer à avoir (...) un minimum d'activité, de continuer à avoir des interactions parce que c'est aussi cela la vie", a-t-il dit.
Le chef de l’Etat a promis une loi "ambitieuse", au début de l'année 2021, pour répondre aux difficultés du secteur. Il a indiqué que son objectif était de "présenter dès le début de l'année prochaine" un projet de loi sur le grand âge et l'autonomie. Ce sera "une réponse globale extraordinairement ambitieuse" pour les questions du grand âge, a promis Emmanuel Macron.
Cette loi "très concrète" permettra de "revaloriser des métiers qui ne sont pas suffisamment valorisés", mais aussi de trouver une meilleure organisation entre les établissements et l'hospitalisation à domicile, avec des auxiliaires de vie ou des aides-soignants, a ajouté le président de la République.
Cette loi, très attendue par tous les professionnels du secteur, a déjà plusieurs fois repoussée. L'association AD-PA, qui regroupe des directeurs de maisons de retraite et de services à domicile pour personnes âgées, a regretté dans un communiqué que le président "n'annonce toujours aucun financement nouveau pour répondre à l'urgence" et à la "situation extrêmement dégradée" du secteur.