Danielle Brulebois, députée LREM du Jura, a-t-elle été menacée par des artisans jurassiens de la Capeb, eux-mêmes sous la menace de "gilets jaunes" ? Qui menacerait qui et pourquoi ? Les explications.
Dans cet article de franceinfo, les artisans de la Capeb du Jura sont accusés d'avoir menacé Danielle Brulebois députée LREM du Jura. Ils auraient même écrit leur texte sous la pression de "gilets jaunes".
Oui, les artisans de la Capeb, du Jura et d'ailleurs, sont très remontés contre l'abandon du Gazole Non Routier pour les entreprises du Bâtiment et des Travaux Publics. Selon eux, cette défiscalisation spécifique signe l'arrêt de mort de plusieurs entreprises.
Oui, les artisans de la Capeb 39 ont écrit un texte ferme à Mme Brulebois lui demandant de revoir son vote à l'Assemblée nationale.
Contacté par téléphone, François Jouvanceau, président de la Capeb 39, nie que ce texte ait été écrit sous la menace et la pression des "gilets jaunes". Il regrette que dans le texte incriminé un mot ait été oublié, le mot "légaux". Ils veulent employer tous les moyens possible "légaux" pour que Danielle Brulebois change son vote à l'Assemblée nationale.
D'ailleurs, François Jouvanceau, le président jurassien de la Capeb, devrait rencontrer très prochainement la députée LREM. Il ajoute : "Je la connais bien, et depuis longtemps. Elle nous a toujours soutenus, aidés. Je ne comprends pas son vote. Je veux qu'on se rencontre pour une explication."
Concernant les "gilets jaunes", deux délégations ont été reçues par la députée à sa permanence de Lons-le-Saunier. Des rendez-vous qui étaient prévus.
Jointe par téléphone, voici ce que dit Danielle Brulebois :
"Concernant les "gilets jaunes", j'ai reçu deux délégations ce matin. Elles avaient demandé un rendez-vous hier. L'entretien s'est très bien passé, ils ont été respectueux, corrects. Ils m'ont expliqué leurs revendications. J'ai apporté quelques rectifications quand c'était inexact.
A propos des artisans jurassiens, j'ai été surprise par la tonalité du courrier de la Capeb du Jura qui montre une véritable colère. C'est la raison pour laquelle j'ai transmis ce courrier au président de l'Assemblée nationale, comme il se doit, pour faire remonter ce mécontentement, cette colère. Oui, bien sûr, j'ai voté le budget de la nation, un budget global qui comprend l'Education nationale, la santé, les retraites... Je n'allais pas voter contre pour un article ! Je recevrai bien évidemment Mr Jouvanceau que je rencontre souvent et avec qui j'entretiens d'excellentes relations. "
Le communiqué de presse de la Capeb 39 du 21 novembre 2018 explique leurs revendications et pourquoi ils ne se joignent pas au mouvement des "Gilets Jaunes". :
• Il s’agit d’un mouvement citoyen et toute « participation officielle » serait considérée comme une récupération
• Les revendications qui vont « d’une baisse du gazole » à « un renversement du gouvernement par l’insurrection populaire » ne sont pas assez définies pour permettre l’engagement d’une Organisation Professionnelle
• La CAPEB Jura et la CNATP Jura considèrent que des blocages qui pénalisent les concitoyens ne sont pas des moyens d’action respectueux de la liberté de chacun et pénalisent l’économie
• La CAPEB et la CNATP du Jura exigent que les produits de la Taxe Carbone soient effectivement fléchés vers la transition énergétique et notamment pour la rénovation des bâtiments. Un plan d’envergure de rénovation du bâti pour l’accompagnement des foyers principalement orienté vers les zones rurales doit être mis en place
• La CAPEB et la CNATP du Jura rappellent que les augmentations de taxes sur le gazole pénalisent doublement nos entreprises artisanales du BTP, non seulement par la charge supplémentaire mais aussi par la perte du pouvoir d’achat des clients
• La CAPEB et la CNATP du Jura demande que l’augmentation des taxes soit stoppée dans l’attente de la possibilité pour les entreprises de trouver des solutions alternatives, aujourd’hui inexistantes
• La CAPEB et la CNATP du Jura exigent le maintien du Gazole Non Routier pour les entreprises du Bâtiment et des TP
• La CAPEB et la CNATP du Jura appellent fermement le gouvernement et les parlementaires jurassiens à un grand plan de sauvegarde/développement du monde rural et des entreprises de proximité. Au-delà de la question des nécessaires dotations budgétaires des communes, il s’agit de repenser l’aménagement des services à la population et l’accompagnement des entreprises dans les territoires ruraux. A ce titre, la CAPEB et la CNATP Jura sont à disposition de tous pour participer à ces travaux et invite chacun à signer la pétition http://sauvonseconomierurale.fr
En conséquence, la CAPEB Jura et la CNATP Jura, tout en comprenant le mouvement, considère que chaque artisan et entrepreneur du BTP peut participer à ce mouvement, en son nom propre, en tant que citoyen ou peut décider de ne pas y participer.
Communiqué de presse de la Capeb du 23 novembre 2018 qui précise le contexte :
Suite à l’article de France Info, la CAPEB et la CNATP du Jura souhaitent apporter des précisions :
- Ce n’est pas sous la menace des gilets jaunes1 que le courrier a été adressé à Madame la Députée mais parce qu’il était déterminant de rappeler que l’article 19 du Projet de Loi de Finances met en péril de nombreuses entreprises artisanales du TP dans le département,
1 Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, la CAPEB Jura est régulièrement prise à parti pour sa non-participation à ce mouvement
- La CAPEB et la CNATP du Jura ont toujours agi dans le respect des règles républicaines, sans violence et continuent de respecter ces mêmes principes. La phrase « vous comprendrez que notre organisation devra utiliser tous les moyens possibles pour obtenir gain de cause. » doit être comprise dans le cadre de ce principe de respect des règles républicaine sans aucune autre interprétation,
- Le Président Jouvanceau a décidé de prendre l’attache du cabinet parlementaire pour obtenir un rendez-vous auprès de Madame la Députée.
Rappel : La CNATP du Jura a décidé le 12 novembre d’organiser une manifestation le 16 novembre devant les locaux de la permanence parlementaire de Mme BRULEBOIS avec une pelle mécanique. Afin d’éviter toute dérive, la manifestation a été annulée et remplacée par un rendez-vous avec le Secrétaire Général de la Préfecture le lundi 19 novembre durant lequel il a été démontré le risque majeur pour les entreprises artisanales de TP de l’article 19 du PLF 2019.
