La demande explose, les prix du chêne flambent

C'est une certitude : les prix du parquet ou des tonneaux vont encore augmenter, car les cours du chêne sont en forte hausse. Tendance constatée lors de la vente de l'ONF à Beaune et celle de bois de forêts privées, à Binges.

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• Le chêne, roi des forêts

La France est le premier producteur de chêne. Elle fournit des essences de qualité, appréciées dans le monde entier. Mais actuellement, la quantité mise en vente n'est plus suffisante pour alimenter le marché.

Mercredi 12 septembre 2018, lors de la vente de l'ONF à Beaune, puis celle de chênes issus de forêts privées à Binges, en Côte-d'Or, les acheteurs ont dû casser leur tirelire pour emporter les lots.
 
 

• 3 questions à Jean-Baptiste Schwebel, responsable commercial bois ONF 


Confirmez-vous la hausse des prix du chêne ?
Oui, elle est de 17 % sur l'ensemble des catégories de chênes. Le chiffre d'affaires de la vente de ce mercredi atteint 6,5 millions d’euros, soit deux millions de plus qu’en 2017.

Deux phénomènes se conjuguent : nous avions cette année de belles coupes, donc un catalogue de qualité. Mais il y a surtout une énorme demande dans tous les secteurs : tonnellerie, charpenterie, parquet, traverses… Cette tendance est constatée depuis 5/6 ans. 

L'ONF ne peut pas vendre plus que ce que la forêt produit. Nous sommes dans le cadre d’une gestion durable. L’offre est constante et les attentes sont de plus en plus importantes, donc ça fait monter les prix.

La hausse va-t-elle concerner les prix des produits finis ?
Oui, elle est déjà réelle sur les produits finis, par exemple le parquet de chêne, mais aussi les tonneaux, la charpente.
Le risque c’est que le chêne devienne tellement cher, que les consommateurs se tournent vers d’autres essences, d’autres produits.

Existe-t-il des solutions à court terme ?
Non, car en France, on n’est pas dans l’idée d’augmenter la surface boisée et donc, de planter plus de chênes… et de toute façon, un chêne met 200 ans à pousser, ce serait donc du très long terme.

La politique est plus de maintenir, préserver et gérer durablement les surfaces existantes.

• La région, acteur majeur de la filière

En Bourgogne-Franche-Comté, la forêt couvre 1,7 millions d'hectares, soit 36 % du territoire régional. C'est la 5e région française pour sa surface boisée. Elle est à 60 % privée.

Elle est composée à 80 % de feuillus (2 essences dominantes : le chêne et le hêtre) et 20 % de résineux (3 essences : sapin, épicéa et douglas). Source : CRPF
 
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