Joëlle et son compagnon Narcisse font partie des migrants de l'Aquarius arrivés fin août en Franche-Comté. Pris en charge près de Belfort, le couple raconte sa joie d'être en vie, loin du régime lybien qu'ils ont fuit au péril de leur vie.
Ils ont fui. Par trois fois. Avant de retrouver leur liberté. Narcisse et Joëlle avaient rejoint la Lybie pour trouver du travail. Les choses se sont mal passées. Joëlle raconte avoir été victime de prostitution contre son gré. Le couple a fait une première tentative de traversée. Le bateau de 120 personnes sur lequel ils ont embarqué s'est renversé. La troisième tentative fut la bonne. Trois jours en mer, sans boire ni manger. Avec des bateaux lybiens ou tunisiens qui ne les aideront pas. Puis un jour, la lourde silhouette de l'Aquarius, le bateau affrété par SOS Méditerrannée est venu à leur secours.
Après six jours sur l'Aquarius, le couple est arrivé à Malte puis en Europe. La France les accueille. Mais Joëlle n'a qu'une envie, se reconstruire ici pour repartir dans son pays la Côte d'Ivoire et l'Afrique qu'elle aime.
"On a dansé sur l'Aquarius, car le rêve est devenu réalité"
"Nous étions libres" raconte-t-elle quand elle est montée à bord du bateau. Elle a oublié la fatigue, la douleur du trajet. "Il faut le vivre pour comprendre la réalité des migrants" raconte-t-elle.
C'est pas un délit, un crime d'être migrant, c'est juste notre situation de vie... nous avons pris cette route parce que nous cherchions de l'espoir et de l'aide" confie Joëlle à notre équipe.
Joëlle et Narcisse avec un autre couple du Niger ont été pris en charge par le centre d’accueil de demandeurs d’asile (CADA) de Frasne-le-Château, entre Vesoul et Gray.
Fin août, 11 réfugiés de l'Aquarius sont arrivés en Franche-Comté.