L'Agence régionale de santé de Bourgogne-Franche-Comté et des collectifs de défense des services se sont rencontrés jeudi 31 mai, alors que les tensions se cristallisent à propos des orientations à suivre dans la région. Une réunion qui n'a pu aboutir à un terrain d'entente.
De l’avis de tous les partis, le dialogue peine à avancer. L’agence régionale de santé (ARS) de Bourgogne-Franche-Comté recevait jeudi 31 mai différents collectifs de défense des hôpitaux et maternités de la région, rassemblés pour manifester leur opposition au nouveau projet régional de santé. Une réunion qui n’a pu aboutir à un accord, alors qu’environ 150 personnes manifestaient dans les rues de Dijon.
Dans un communiqué publié ce vendredi, l’ARS a tenu à rappeler « que son action a pour objectif premier de garantir la qualité et la sécurité des soins à tous les habitants de la région », ajoutant que cette intention « [passe] parfois par des réorganisations de certaines activités, pour tenir compte à la fois de l’évolution des besoins, des progrès dans la prise en charge des patients ».
L’@arsbfc a reçu hier une délégation de la coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité. Retrouvez le CP ici -> https://t.co/uczR7Yj5X6 pic.twitter.com/44W1rX2IzI
— ARS BFC (@arsbfc) 1 juin 2018
Parmi les délégations présentes, un collectif de l’hôpital William Morey de Chalon-sur-Saône, qui espère obtenir l’autorisation d’une activité d’angioplastie coronaire, rejetée jusqu’à présent. Les services de l’établissement avaient adressé le 8 avril 2018 une contre-proposition de coopération avec les centres hospitaliers de Dijon et de Mâcon, qui n’a pas reçu le soutien de l’ARS.
"Un dialogue de sourds"
« Il est évident que c’est un dialogue de sourds, a réagi Gilles Platret, maire (LR) de Chalon-sur-Saône. On a des réponses technocratiques à des problèmes humains et c’est pour ça qu’on n’arrive pas à parler le même langage. » « Si la rédaction du PRS va dans le sens que nous a annoncé M. Pribile [directeur général de l'ARS, NDLR] aujourd’hui, nous allons vers une crise extrêmement grave dans le nord de la Saône-et-Loire », a renchéri le docteur Arnaud Dellinger, président de la commission médicale d’établissement.
L’ARS met quant à elle en garde contre des « discours inutilement anxiogènes », affirmant que « la défense invétérée du statu quo est préjudiciable à la qualité des soins et à l’avenir même de cette offre de soins en proximité ». La publication du nouveau Projet régional de santé, qui fixe les orientations de l’ARS jusqu’en 2028, doit survenir d’ici le 30 juin.