Après les perquisitions de deux magasins spécialisés et d'un buraliste dijonnais en juillet, une boutique "The pot company" a été contrôlée lundi après-midi.
Les deux associés seront présentés à un juge d'instruction d'ici mercredi soir.
Pas de "cannabidiol légal"
La chasse au CBD se poursuit.
Lundi 20 août 2018, vers 17h, le magasin The Pot company, situé rue Guillaume Tell, à Dijon, a été perquisitionné par la police.
Dans les rayons, les forces de l'ordre saisissent de nombreux produits dérivés contenant du CBD : du liquide pour cigarettes électroniques, des huiles, des comprimés, etc.
Pas de résine ni de feuilles de cannabis selon le bureau du procureur.
Les deux associés ont été arrêtés et placés en garde à vue. Ils seront présentés à un juge d'instruction ce mercredi soir.
Tous les produits saisis ont été analysés pour déterminer leur taux de THC et leurs propriétés stupéfiantes.
Le procureur adjoint Thierry Bas a demandé l'ouverture d'une information judiciaire pour acquisition, détention, transport, offre ou cession de produits stupéfiants.
Contrairement à une des affaires précédentes, l'exercice illégal de la profession de pharmacien ne sera vraisemblablement pas retenu contre les deux associés car ils ne présentaient pas les produits dérivés du cannabis comme des produits à usage thérapeutique.
Si le juge d'instruction retient ce motif pour ouvrir l'information judiciaire, les deux associés encourront jusqu'à dix ans d'emprisonnement et 7.500.000 euros d'amende.
Des perquisitions en série
Depuis le mois de juillet, les perquisitions se sont multipliées à Dijon et Chalon-sur-Saône chez les revendeurs de produits contenant du cannabidiol (CBD).
Deux magasins spécialisés dijonnais ont ainsi été contraints à des fermetures provisoires de six mois tandis que leurs gérants sont poursuivis pour acquisition, détention, transport, offre ou cession de produits stupéfiants. Le magasins Bestown de Chalon-sur-Saône a aussi été perquisitionné.
Un buraliste dijonnais qui revendait des pommades et du liquide pour cigarettes a vu sa marchandise détruite et a dû s'engager à ne plus vendre ce type de produits.
Pour les procureurs près le Tribunal de Grande Instance de Dijon, il n'est pas question de laisser en vente libre ce que certains appellent du "cannabis légal" c'est-à-dire contenant moins de 0,2% de THC (tétrahydrocannabinol).
Tous les produits contenant du THC sont illégaux
a martelé le procureur Eric Mathais le 31 juillet dernier.
Une filière chanvre très surveillée
En France, la filière chanvre est très contrôlée, de la plantation à la vente.
Seize variétés seulement sont autorisées pour les cultures. Les semences doivent être certifiées et leur distribution est réglementée.
Quant à la commercialisation, seules la tige et les graines peuvent être vendues, pour des usages industriels uniquement.
Les produits dérivés du cannabis, contenant du CBD, sont importés de Suisse où la législation est différente.