Il est particulièrement agressif, pique jour et nuit, et peut transmettre des maladies comme la dengue, le chikungunya ou le virus Zika, le moustique tigre sera bientôt en pleine période de reproduction. La ville de Besançon (Doubs) lance donc une campagne de prévention auprès des habitants pour limiter la prolifération du nuisible.
Il ne mesure que 5 millimètres mais il fait peur à tout le monde. Le moustique tigre (Aedes albopictus) menace toujours à Besançon (Doubs). Car s'il pique comme les autres, l'insecte est surtout le vecteur potentiel de virus comme ceux de la dengue, du chikungunya et du Zika. Sa présence dans la Boucle est avérée depuis le 1er janvier 2023. Mais la ville veut à tout prix limiter sa prolifération.
La période de reproduction revient en effet avec le printemps et le danger est là : une femelle peut produire environ entre 50 et 300 œufs par ponte. Et ces œufs ne vont mettre qu'un à trois jours seulement avant d’éclore.
Un bouchon renversé lui suffit
Avec ses fameuses rayures noires et blanches sur le corps et sur les pattes, le moustique est très reconnaissable. C'est un moustique urbain, qui se déplace peu : il parcourt moins de 150 mètres durant toute sa vie adulte. Les femelles, les seules à se nourrir de sang, sont très agressives et peuvent aussi piquer de jour, avec des pics d'agressivité au lever et au coucher du soleil.
Attention, le moustique tigre se reproduit dans la moindre quantité d’eau : un bouchon renversé lui suffit. Et ces "gîtes larvaires" peuvent être très nombreux en ville. D'où ces conseils de prévention et gestes simples qui permettent de lutter contre l'invasion :
- Vider et ranger les contenants où l’eau peut s’accumuler sur les balcons, terrasses et jardins (arrosoirs, soucoupes sous les pots de fleurs, seaux, jouets, pneus) ;
- Vérifier le bon écoulement des eaux pluviales autour du domicile (gouttières, regards, caniveaux et drainages) ;
- Couvrir les réservoirs d’eau (bidons, citernes, bassins et les piscines hors d’usage).
La ville de Besançon a d'ailleurs réalisé une courte vidéo pédagogique pour rappeler ces mesures de vigilance.
Des réflexes déjà connus dans les territoires d'outre-mer mais peu habituels pour les habitants de Besançon. "Je pense qu'il y a un problème d'acculturation, reconnaît volontiers Gilles Spicher, adjoint au maire en charge de la santé. L'an passé, on avait alerté les personnels de la ville, espaces verts et voirie. Cette année, on s'adresse directement aux habitants."
Ce sont des gestes assez simples. Il faut les rappeler sans dramatiser ni traumatiser les gens. Mais il y a un certain nombre de bonnes habitudes à prendre si on veut éviter la prolifération du moustique tigre.
Gilles Spicher, adjoint au maire de Besançon en charge de la santé
Réunions d'information en avril
La Direction Santé Publique de la Ville de Besançon, l’Agence régionale de santé 'ARS) de Bourgogne-Franche-Comté ainsi que Promotion Santé BFC organisent par ailleurs deux réunions publiques mercredi 10 avril à 19h à l’école élémentaire de Bregille et le mardi 30 avril à 19h à la Maison de quartier de Montrapon. Les habitants sont par ailleurs invités à signaler toute présence du "tigre" sur le site internet de l'ANSES.
C'est un pari que nous faisons. En France, on réglemente beaucoup mais on ne forme pas assez les gens. Lutter contre le moustique tigre est d'abord une question d'éducation. L'information et la prévention nous éviteront, je l'espère, d'avoir recours dans l'avenir à des mesures plus radicales comme des opérations de démoustication .
Gilles Spicher, adjoint au maire de Besançon en charge de la santé
"Installé" dans 71 départements
Originaire d’Asie du Sud-Est, le moustique tigre est très répandu outre-mer et il est arrivé en métropole, dans la région de Nice en 2004. Il n’a cessé de se propager depuis, grâce à sa plasticité écologique. Il s'adapte à tous les milieux avec une préférence pour les environnements humains. On le retrouve le plus souvent en zone urbaine ou périurbaine, où la densité de population est importante.
Il est désormais "installé" dans 71 départements. Les premiers cas de contamination ont été observés en 2010. Quarante-cinq cas de dengue ont été enregistrés en 2023, provoqués par des transmissions du virus dans l'Hexagone. Chaque année, du 1ᵉʳ mai au 30 novembre, Santé publique France coordonne la surveillance renforcée saisonnière du chikungunya, de la dengue et du Zika, pour prévenir tout risque sanitaire.