Du 27 février au 18 mars, il suffit d’acheter des œufs, de la saucisse de Morteau, du comté ou d’autres produits régionaux pour soutenir l'association de parents d'enfants autistes "Nos enfants d'ailleurs". Pour chaque produit comportant une pastille bleue, 20 centimes seront reversés à l’organisation – et c’est sans surcoût pour le consommateur.
Dans les rayons, vous aurez peut-être aperçu des petites pastilles bleues sur des œufs, de la limonade ou encore des chaussettes… Ces petits disques sur les emballages sont désormais bien connus des Comtois. Deux semaines par an, depuis 2015, 20 centimes de chaque produit partenaire seront donnés à « Nos enfants d’ailleurs ». Une association constituée de parents d’enfants porteurs de troubles autistiques. C’est sans surcoût pour le consommateur : les entreprises locales s'engagent à prendre sur leurs marges pour verser un don.
70% des ressources de l'association
Depuis le 27 février, la campagne est lancée pour quinze jours. « En 2022, nous avons récolté 61 000 euros. Et cette année, a priori, nous pourrons obtenir plus », détaille Eric Cuenot, président de l’association. Neuf entreprises sont mobilisées, dont une non alimentaire. Eric Cuenot reprend : « Leur engagement est exemplaire. D’année en année, elles renouvellent la campagne, et c’est important pour nous ». En effet, 70% des ressources de « Nos enfants d’ailleurs » proviennent de cette campagne. L’association ne fonctionne que sur fonds privés.
Plusieurs actions sont ainsi réalisées grâce à cet argent. Une partie des dons – 35 000 euros en 2022 – est reversée à « des associations qui ont des objectifs sport et loisir ». Des formations en ligne sont également proposées sur des thèmes liés à l’éducation comme la puberté, la propreté, etc.
Les parents peuvent « se sentir seuls, démunis »
La campagne permet surtout de financer la guidance parentale. « Chaque année, nous aidons entre 12 et 18 familles, en finançant des heures d’intervention de professionnels qui viennent à domicile pour accompagner les parents, explique le président de l’association. Ce sont des prises en charge de 600 euros par mois pour chaque foyer. »
Sans cette campagne, ces familles ne pourraient financer de telles aides, pourtant nécessaires au quotidien. « Les parents reprennent confiance dans leur rôle auprès de leur enfant, affirme Eric Cuenot. Il n’est pas toujours facile de comprendre un adolescent – et c’est encore plus difficile lors qu’il présente des troubles autistiques. » Il est lui-même père d’un jeune homme de 16 ans, porteur de ce handicap.
On pourrait multiplier notre action par 10 ou par 100, tellement les besoins sont immenses.
Eric Cuenot, Président de l'association « Nos enfants d'ailleurs »
« Les troubles sont très différents d’un enfant à l’autre. Parfois, certains sont scolarisés. D’autres non, détaille-t-il. On peut se sentir seuls, démunis. » La campagne reste ainsi nécessaire pour toutes les familles qui sont accompagnées par « Nos enfants d’ailleurs ». Une manière de faire face au manque de l’Etat dans la prise en charge de l'autisme. « Le déficit d’accueil et de places en foyers spécialisés est énorme. C’est difficile pour les enfants et les adolescents. Et c’est encore plus dur pour les adultes, observe Eric Cuenot. Notre action n’est qu’une goutte d’eau, mais une goutte d’eau essentielle. »