65 lycéens de parcours binationaux ont reçu leur diplôme du baccalauréat, ce mercredi 5 juillet à Besançon dans le Doubs. Ainsi que le même diplôme italien, allemand ou espagnol. Le fruit d'un parcours exigeant.
Devant une salle comble, 65 bacheliers se sont vu remettre leurs diplômes, des mains de Nathalie Albert-Moretti, la Rectrice de la Région académique Bourgogne-Franche-Comté. Le baccalauréat donc, mais pas seulement. Le parcours binational qu’ont suivi ces lycéens leur permet, en effet, d’obtenir en fin de terminale, l’équivalent italien, espagnol ou allemand, du diplôme français.
"Des parcours exigeants"
“Le concept d’avoir deux bacs, ça m’a plus et c’est pour ça que j’ai essayé”, explique Antoine, 18 ans. Il s’est engagé, il y a trois ans, dans la filière Bachibac – contraction du "Bachillerato" espagnol et du baccalauréat français – du lycée Germaine Tillion à Montbéliard. Tout juste bachelier, il ajoute : “C’était incroyable ! Effectivement, la dernière année était très chargée en travail, mais ce n’était pas impossible”.
Au programme de ses formations : une dizaine d’heures supplémentaires par semaine, composées de littérature et d’histoire géographie dans la langue de spécialité. “Les parcours binationaux sont des parcours exigeants, mais non élitistes”, a souligné la rectrice.
C’est un bon bagage.
Antoine, 18 ans, lycéen Bachibac au lycée Germaine Tillion à Montbéliard
Des poursuites d'études à l'international
“Ça peut faire peur de se dire que l'on va faire des heures supplémentaires dans une autre langue”, convient Laury, 18 ans, fraîchement diplômée de l’Esabac – contraction de l’"Esame di Stato" italien et du baccalauréat français – du lycée Condorcet à Belfort. “Mais on ne le ressent pas”. Dans la promotion de la jeune fille, nombreux sont celles et ceux qui poursuivent leurs études dans des formations binationales ou en Italie.
C’est ce que Luis prévoit de faire. À 17 ans, il compte sur son double diplôme, reconnu par l’Espagne, pour aller étudier le marketing à Séville. Et, à terme, “peut-être”, s’y installer. Sa grand-mère et son arrière-grand-mère étaient espagnoles. Il raconte avoir intégré la filière “pour revenir sur [ses] origines”. “Je baigne dans la langue depuis tout petit”.
C’était trois ans super enrichissants. Il y avait de l’entraide, les professeurs étaient très proches de nous parce que l'on était un petit groupe. On a pu découvrir la culture, on a fait deux voyages en Espagne.
Luis, lycéen Bachibac au lycée Germaine Tillion à Montbéliard
Quand on demande à Lilia, 17 ans, si elle est entièrement bilingue en allemand après l’obtention de son Abibac – contraction entre le bac général français et l’"Abitur" allemand – elle répond en riant : “Ah non ! Quand même pas !”. Son amie Solène est, a, elle aussi, obtenu le diplôme franco-allemand. Ce qu’elle a préféré sur les trois années d’Abibac au lycée Claude Nicolas Ledoux à Besançon ? “Les petits voyages à Berlin, à Fribourg. On a fait une simulation du Parlement européen, c’était drôle”. Les élèves de la filière Abibac du lycée Condorcet à Belfort ont également été diplômés ce jour.
“Ces élèves ont su faire preuve d’une certaine ténacité", a souligné Nathalie Albert-Moretti avant de saluer l'engagement des enseignants des différentes filières. Elle a conclu en leur adressant ses "plus sincères félicitations" et ses "chaleureux encouragements pour la suite".